Tokyo (awp/afp) - Les Bourses asiatiques ont offert des tendances contrastées lundi, partagées entre une inflation américaine conforme aux attentes, le risque d'un blocage budgétaire à Washington et des ventes opportunistes à Tokyo après la distribution de dividendes semestriels.
A la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei a abandonné en clôture 0,68%, à 45'043,75 points, et l'indice élargi Topix 1,74%, à 3131,57 points.
La place tokyoïte a été plombée par des prises de bénéfices de la part d'investisseurs, juste après qu'ils ont touché leurs dividendes pour le premier semestre.
Surtout, les investisseurs entrent dans la saison des résultats trimestriels d'entreprises, à commencer par celles "évoluant dans les secteurs de la vente au détail et des services, qui seront au coeur de l'analyse des tendances de la consommation intérieure", préviennent les analystes de Tokai Tokyo Intelligence.
Dans le reste de l'Asie, en revanche, les marchés ont emboîté le pas à la hausse de Wall Street en fin de semaine dernière: la Bourse de Séoul a gagné 1,33%, et Sydney 0,85%. Vers 06H45 GMT, l'indice hongkongais Hang Seng bondissait de 2,01%.
Un indicateur publié vendredi a fait état d'une inflation de 2,7% sur un an en août aux Etats-Unis, un rythme conforme aux prévisions, et qui ne change donc pas les anticipations d'une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) en octobre et décembre.
Le marché surveille désormais la publication attendue en fin de semaine de chiffres clés sur l'emploi aux Etats-Unis, susceptibles de modifier les prévisions sur la politique monétaire.
Mais les Etats-Unis sont menacés d'une impasse budgétaire imminente, mardi étant la date limite pour adopter un budget, même temporaire, et éviter un "shutdown", une paralysie de l'Etat fédéral.
"Une paralysie temporaire ne devrait pas avoir d'impact majeur sur les marchés financiers, mais diverses agences gouvernementales pourraient retarder la publication de données économiques importantes", a averti Chris Weston, du courtier Pepperstone.
"Si nous apprenons en début de semaine que le rapport (sur l'emploi) sera retardé, les traders pourraient revoir leur approche du risque" quitte à bousculer les marchés boursiers, estime-t-il.
Dollar sous pression, nouveau record de l'or
Le dollar, de son côté, était sous pression. Vers 06H45 GMT, il lâchait 0,44% face à la monnaie japonaise, à 148,83 yens pour un dollar.
"Si le dernier +shutdown+ américain fin 2018 n'a entraîné qu'un bref repli du dollar, les risques semblent plus importants cette fois-ci", ont observé les analystes de Standard Chartered.
"L'administration républicaine a menacé de procéder à des licenciements massifs, tandis qu'un +shutdown+ suspendrait aussi la publication des chiffres de l'emploi vendredi, ce qui accroîtrait l'incertitude et complexifierait les anticipations" sur la politique monétaire, notent-ils.
A l'inverse, l'or, habituelle valeur refuge, se hissait à un nouveau sommet historique, à 3.819 dollars l'once.
Sony Financial s'envole à son entrée en Bourse
Le géant japonais du divertissement Sony avait annoncé au printemps scinder sa branche de services financiers avec une cotation distincte. Celle-ci, baptisée Sony Financial, a fait lundi une entrée fracassante à la Bourse de Tokyo.
Le titre s'est envolé dans les premiers échanges de 37% au-dessus de son cours d'introduction, lequel valorisait cette nouvelle entité à environ 6,7 milliards de dollars.
Sony, qui conservera moins de 20% des parts de Sony Financial, a expliqué que cette scission doit lui permettre de "recentrer son portefeuille d'activités autour de la création", notamment dans les secteurs du divertissement et des capteurs d'image pour smartphones.
"Cette transaction est tout à fait logique. En d'autres termes, il n'y a aucune raison pour qu'une entreprise qui produit des films, des consoles de jeux vidéo, de la musique et des semi-conducteurs se lance dans les services financiers", a relevé Richard Howe, analyste de Stock Spin-off Investing, cité par Bloomberg.
Le pétrole recule en attendant l'Opep
Le marché du pétrole se repliait face aux anticipations d'une nouvelle augmentation de l'offre des pays producteurs l'OPEP+ en novembre, lors d'une prochaine réunion, de quoi exacerber les craintes d'une surabondance d'or noir.
Vers 06H45 GMT, le baril de WTI nord-américain cédait 0,82%, à 65,18 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord reculait de 0,66%, à 69,67 dollars.
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