Pas de perte d'enthousiasme des clients ni de diminution des budgets pour Publicis, au contraire. Si l'Europe - un quart de son chiffre d’affaires consolidé - reste un peu à la traîne, avec un ralentissement prononcé en France et Allemagne mais une bonne tenue au Royaume-Uni, les nouvelles sont excellentes de l'autre côté de l'Atlantique - où le groupe réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires.
Là-bas comme dans la zone Asie Pacifique ou en Amérique latine, Publicis et ses différentes agences continuent de faire des émules dans ce qui reste l'une des plus probantes réussites à l'international du capitalisme français. Le groupe continue ainsi de gagner des parts de marché et de capter de nouveaux budgets, à l'inverse de ses grands concurrents Omnicom et WPP, davantage à la peine.
Plus tôt cette année, nous avions égratigné Publicis dans ces mêmes colonnes, en signalant que la création de valeur sur la coûteuse stratégie de croissance externe apparaissait somme toute assez limitée - mais en rappelant que, au corps défendant de Publicis, sa performance en la matière demeurait très nettement supérieure à celles observées chez ses rivaux.
Nonobstant cette petite note aigre-doux, Publicis est depuis longtemps un favori des analystes de Zonebourse, qui lui ont déjà consacré quantité d'articles élogieux dans ces mêmes colonnes. Il a d'ailleurs été abondamment rappelé à chaque trou d'air de sa valorisation qu'il s'agissait vraisemblablement d'une opportunité à exploiter.
Serait-ce à nouveau le cas ? Hors acquisitions, le groupe génère un cash-flow libre d’au moins deux milliards d’euros ; à cet égard, sa capitalisation boursière actuelle de 21 milliards d'euros revient sur un territoire attractif, a fortiori avec un rendement sur dividende de 4,5% très bien couvert par le cash-flow.
Historiquement, Publicis est aussi valorisé à une moyenne de quinze fois son résultat comptable, contre douze fois actuellement. Par le passé, il n'a connu que deux dérapages sous le seuil de dix fois son résultat comptable - en 2008 pendant la crise des subprimes, et en 2020 durant le pic de panique de la pandémie. Un retour sur ce plancher serait un signal d'achat évident.
Autoproclamé pionnier de l'intelligence artificielle, ce qui demeure de bonne guerre en matière de communication financière ces temps-ci, Publicis, il faut le dire, a toujours été un pionnier en matière d'investissements dans la technologie, au contraire de ses rivaux qui eux se perdaient trop souvent dans de vulgaires logiques d'ingénierie financière.
Ce pari apparaît aujourd'hui gagnant. Il faudra bien cela pour affronter la concurrence de Meta - éternel serpent de mer - qui entend agressivement étendre ses activités publicitaires pour venir piétiner les plates-bandes des agences.


















