La croissance et les marges du segment logiciel - qui propose entre autres des solutions de facturation électronique, et représente désormais un quart du chiffre d'affaires consolidé - restent modestes, ou en tout cas insuffisantes pour convaincre le marché qu'il s'agit là d'un pilier solide sur lequel bâtir un nouveau futur.

Sur le segment courrier, qui représente toujours près des deux tiers du chiffre d'affaires consolidé, on assiste à une érosion prononcée avec une baisse du chiffre d'affaires de 8,6 % par rapport à l'an passé à la même époque ; tandis que le profit d'exploitation avant investissements, ou EBITDA, n'est que péniblement maintenu à niveau.

C'est mieux du côté du segment casiers, avec une hausse des ventes de 11 % d'une année sur l'autre. Mais à plus long terme, c'est-à-dire sur les trois dernières années, la croissance est anecdotique, la marge d'exploitation minuscule, voire négative après amortissements, et l'ensemble somme toute négligeable dans le portefeuille consolidé.

Quadient, qui compte au premier rang de ses actionnaires le fonds Vesa Equity présidé par l'homme d'affaires tchèque Daniel Křetínský, tente difficilement de sortir de l'ornière. Son chiffre d'affaires stagne depuis quinze ans ; idem pour son profit d'exploitation, qui lui fait du surplace depuis cinq ans.

L'inflexion ne sera pas pour 2025 ; c'est même vraisemblablement à une contraction qu'il faut s'attendre. Sous très forte pression depuis cinq ans, le cash-flow libre continue de diminuer. Il évoluait d’ailleurs durant le premier semestre de l'année en territoire négatif.

Le groupe maintient fort heureusement un endettement sous contrôle, et une ligne de crédit qui lui permettrait normalement d'affronter les trois grandes échéances de refinancement attendues entre 2026 et 2029. Mais cette lutte pour sa survie immédiate hypothèque ses perspectives de développement - à moins qu'une grosse augmentation de capital ne soit au programme, peut-être en vue de financer une acquisition salvatrice.

Dans ce contexte, la présence d'un actionnaire de référence aux vues aussi longues que Daniel Křetínský est un atout. Vesa a augmenté sa participation à 24,5 % du capital plus tôt durant le mois de septembre. Vient ensuite la BPI, il faut le dire pas tout à fait abonnée aux bons coups en règle générale, avec pour sa part 8,1 % du capital de Quadient.