La semaine dernière, le Trésor américain a annoncé la mise en place d’un swap de devises de 20 milliards de dollars, et la mobilisation du fonds de stabilisation des changes pour acheter des pesos. Une annonce qui faisait suite aux déclarations de Scott Bessent, fin septembre, qui promettait de faire "tout le nécessaire" pour soutenir l’Argentine. Depuis, le peso et le Merval (indice action argentin) ont connu un net rebond.
L’intervention des Etats-Unis pour stabiliser l’Argentine intervient à un moment clé pour Javier Milei, alors que des élections législatives se tiennent le 26 octobre. Leur résultat déterminera sa capacité à gouverner pour les deux ans restants de son mandat. Le mois dernier, le président argentin avait essuyé un revers dans une élection locale.
Du côté de la Maison Blanche, le plan a été présenté comme un effort visant à amener de la stabilité à un allié régional. Mais ce soutien financier fait aussi grincer des dents aux Etats-Unis, alors que le pays entre dans sa troisième semaine de shutdown.
Les agriculteurs américains expriment aussi leur mécontentement. En effet, dans la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances mondiales, la Chine a stoppé ses importations de soja américain. Or, c’est traditionnellement le pays qui en achète le plus (12 milliards de dollars en 2024). Mais cette année, aucune commande n’a été passée pour la récolte d’automne. Pour compenser, la Chine se tourne vers d’autres pays…notamment l’Argentine.
Une sorte de double jeu de l’Argentine, peut-être à l’origine du coup de pression de Donald Trump, hier à la Maison Blanche : "Il ne gagnera peut-être pas (les élections), mais je pense qu'il va gagner. Et s'il gagne, nous resterons avec lui. Et s'il ne gagne pas, nous partirons." Conclusion du président américain : "Nous n'allons pas perdre notre temps".
Javier Milei fait partie des dirigeants considérés comme proche idéologiquement de Donald Trump. Il a même assisté à la cérémonie d’investiture du président américain en janvier.
De l’autre côté, Elon Musk avait repris à son compte la tronçonneuse de Javier Milei, lorsqu’il voulait couper dans les dépenses publiques, à la tête du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE).




















