ASML, premier fournisseur mondial d'équipements de fabrication de puces électroniques, a réaffirmé mercredi s'attendre à profiter de l'essor des investissements dans l'intelligence artificielle (IA), tout en avertissant que la demande chinoise devrait chuter de manière significative l'an prochain.
Le directeur général Christophe Fouquet a indiqué que la plus grande entreprise technologique européenne en termes de capitalisation boursière observait « une dynamique positive continue autour des investissements dans l'IA ».
Cette dynamique bénéficie à la fois aux clients spécialisés dans les puces logiques avancées -- utilisées dans les smartphones et les centres de données IA -- ainsi qu'aux puces mémoire de pointe, également nécessaires pour l'IA.
L'action ASML, qui a bondi de 37 % depuis début septembre, progressait encore de 3,2 % en matinée, atteignant 873,80 euros.
Ces résultats interviennent dans un contexte d'accords majeurs entre entreprises de l'IA et fabricants de puces, notamment les projets annoncés par OpenAI le mois dernier visant à bâtir pour plus de 1 000 milliards de dollars de capacité de centres de données. Cette tendance laisse entrevoir une demande accrue en puces, qui représentent environ la moitié du coût des centres de données.
Les prises de commandes nettes, l'indicateur le plus scruté par les investisseurs, se sont élevées à 5,40 milliards d'euros (6,27 milliards de dollars) au troisième trimestre, contre une estimation consensuelle des analystes à 5,36 milliards d'euros.
LE RECUL EN CHINE SUCCÈDE À DES ANNÉES DE BOOM
ASML anticipe une chute « significative » de ses ventes en Chine l'an prochain, après que ce marché a représenté près de la moitié de ses revenus en 2024 et un tiers à ce jour en 2025.
Le directeur financier Roger Dassen a précisé lors d'un point presse que ce recul correspondait à une « normalisation » et n'était pas lié à un phénomène de stockage préventif dans le contexte de la guerre commerciale sino-américaine.
En raison des restrictions à l'exportation pilotées par les États-Unis, ASML ne peut pas vendre ses équipements les plus avancés en Chine, un point de friction entre les deux superpuissances, alors que Pékin a récemment renforcé son contrôle sur les exportations de terres rares. ASML a toutefois indiqué ne pas être affectée par ces restrictions à court terme.
L'entreprise prévoit que ses ventes seront, au pire, stables en 2026, à partir d'environ 32,5 milliards d'euros (37,82 milliards de dollars) en 2025.
« Nous pensons que la vision pessimiste d'une année 2026 pire que prévu sera dissipée et que le marché se concentrera sur la capacité de l'entreprise à croître en 2027 », ont commenté les analystes de JPMorgan.
Les équipements de lithographie d'ASML, essentiels à la fabrication des circuits de puces, sont vendus à TSMC à Taïwan -- principal fabricant de puces IA pour Nvidia -- ainsi qu'à d'autres entreprises comme SMIC en Chine et Intel. ASML fournit également les fabricants de mémoire comme Samsung, SK Hynix et Micron.
L'entreprise a enregistré un bénéfice net de 2,12 milliards d'euros au troisième trimestre, conforme aux attentes des analystes, qui tablaient sur 2,11 milliards d'euros selon les données LSEG IBES.
(1 dollar = 0,8607 euros)



















