Les indices de Wall Street ont majoritairement progressé lundi, portés par l'effervescence autour des fusions-acquisitions liées à l'intelligence artificielle, malgré la poursuite du blocage gouvernemental américain qui entre dans son sixième jour.

Le Nasdaq et le S&P 500 se dirigeaient vers des records historiques de clôture, tandis que le Dow Jones, composé des valeurs vedettes, restait légèrement dans le rouge.

Le secteur des semi-conducteurs a mené la hausse après l'annonce d'AMD, qui fournira des puces d'IA à OpenAI dans le cadre d'un accord susceptible de générer plusieurs dizaines de milliards de dollars de revenus annuels. Ce partenariat permettra également au créateur de ChatGPT d'acquérir jusqu'à 10% du capital du fabricant de puces.

AMD s'est envolé de 26,1%, tandis que l'indice élargi des semi-conducteurs de Philadelphie a progressé de 3,9%.

« Le contexte économique, du moins jusqu'au blocage du gouvernement, est resté assez solide », analyse Tim Ghriskey, stratège senior chez Ingalls & Snyder à New York. « La saison des résultats approche et de nombreux thèmes sont favorables, si bien que la voie de moindre résistance reste haussière. »

Le gouvernement fédéral reste paralysé pour le sixième jour consécutif, les élus s'enlisant dans une impasse partisane. Cette fermeture retarde la publication d'indicateurs économiques clés, obligeant les investisseurs à se tourner vers des données secondaires non gouvernementales pour anticiper le calendrier et l'ampleur des futures baisses de taux de la Réserve fédérale.

Les responsables monétaires restent prudents quant à une baisse prématurée du taux directeur, l'inflation demeurant élevée, tandis que d'autres estiment que certains signes de faiblesse sur le marché du travail justifieraient des réductions de taux.

Les marchés financiers intègrent désormais une probabilité quasi certaine (94,6%) d'une baisse de 25 points de base du taux directeur à l'issue de la réunion de la Fed en octobre.

Faute de nouvelles données officielles cette semaine, les acteurs du marché surveillent de près les chiffres du crédit à la consommation, la demande de prêts hypothécaires et l'indice préliminaire de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan pour octobre.

À la clôture, le Dow Jones Industrial Average a reculé de 28,56 points, soit 0,06%, à 46 729,72 points ; le S&P 500 a gagné 32,63 points, ou 0,49%, à 6 748,42 points ; et le Nasdaq Composite a progressé de 186,15 points, soit 0,82%, à 22 966,16 points.

Parmi les 11 grands secteurs du S&P 500, la technologie et la consommation discrétionnaire ont mené les hausses, tandis que les biens de consommation courante ont accusé le plus fort repli en pourcentage.

La semaine prochaine, les investisseurs trouveront de nouveaux catalyseurs avec le lancement de la saison des résultats du troisième trimestre, les grandes banques américaines ouvrant le bal.

Selon les données de LSEG, les analystes anticipent une croissance globale des bénéfices du S&P 500 de 8,8% sur la période juillet-septembre, soit 0,8 point de plus que les prévisions du début du trimestre.

Tesla a progressé de 4,4% après avoir annoncé sur le réseau social X un événement prévu mardi.

TD Cowen a abaissé son objectif de cours sur Starbucks, invoquant un affaiblissement du marché du travail touchant la génération Z, ce qui a fait reculer le titre de la chaîne de cafés de 4,2%.

Le bitcoin a franchi la barre des 125 000 $ dimanche, entraînant dans son sillage les valeurs liées aux cryptomonnaies telles que Coinbase, Strategy, Riot Platforms et MARA Holdings.

La banque régionale Comerica s'est envolée de 14,3% après l'annonce de son rachat par Fifth Third dans le cadre d'une opération entièrement en actions valorisée à 10,9 milliards de dollars.

Verizon a chuté de 4,8% après la nomination de Dan Schulman, ancien patron de PayPal, au poste de directeur général.

À la Bourse de New York, les valeurs en hausse ont surpassé celles en baisse dans un rapport de 1,24 pour 1. On a compté 547 nouveaux plus hauts et 67 nouveaux plus bas sur le NYSE.

Sur le Nasdaq, 2 731 titres étaient en hausse contre 1 885 en baisse, soit un rapport de 1,45 pour 1 en faveur des progressions.

Le S&P 500 a enregistré 43 nouveaux plus hauts sur 52 semaines et huit nouveaux plus bas, tandis que le Nasdaq Composite a affiché 172 nouveaux plus hauts et 48 nouveaux plus bas.