Les actions du groupe SEB, fabricant des célèbres poêles Tefal, ont plongé de 21 % lundi après avoir abaissé pour la deuxième fois cette année ses prévisions de bénéfices et de chiffre d'affaires annuels. L'entreprise cite un ralentissement des ventes en Europe, tandis que les consommateurs et clients professionnels américains adoptent une attitude attentiste.
SEB, qui produit également les fers à repasser Rowenta et les machines à café Krups, a révisé à la baisse sa prévision de résultat opérationnel annuel, désormais attendue entre 550 millions et 600 millions d'euros (702,90 millions de dollars), contre une fourchette précédente de 700 millions à 750 millions d'euros.
Selon une enquête de la Banque centrale européenne publiée en septembre, les consommateurs de la zone euro ont réduit leurs dépenses non essentielles. Aux États-Unis, la confiance des ménages s'est érodée dans un contexte de marché du travail plus faible et de crainte d'une inflation alimentée par la hausse des droits de douane sur les importations.
SEB avait augmenté ses prix aux États-Unis plus tôt cette année pour compenser l'impact de ces droits de douane sur ses produits importés. L'entreprise fabrique ses produits phares, comme les poêles Tefal, en France et dans d'autres usines européennes, tandis que les petits appareils électroménagers, dont les bouilloires et les machines à café, proviennent de Chine.
La société précise que de meilleures ventes en Asie et en Amérique du Sud, ainsi que le succès de récents lancements de produits, ne suffisent pas à compenser la faiblesse persistante observée en Europe et aux États-Unis. L'Europe de l'Ouest a représenté 35 % des ventes grand public de SEB en 2024.
À 08h05 GMT, l'action SEB reculait de 21 % à 52 euros, son niveau le plus bas depuis plus de dix ans, figurant en queue de peloton de l'indice pan-européen de référence STOXX 600.
SEB anticipe désormais une croissance de ses ventes en 2025 stable voire légèrement positive, contre une hausse précédemment attendue entre 2 % et 4 %. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre devrait afficher un léger recul.
Le groupe avait déjà abaissé ses prévisions de bénéfices et de ventes en juillet, mais tablait alors sur un rebond au second semestre.
« Le rythme de la reprise demeure poussif dans de nombreux pays européens et, surtout, la faiblesse persistante de la consommation en Amérique du Nord pèse lourdement », analyse Arnaud Despre, analyste chez Portzamparc, filiale de gestion d'actifs de BNP Paribas.
Le titre SEB avait progressé durant la pandémie, profitant du boom de la cuisine à domicile lié aux confinements, mais a depuis effacé ces gains. L'action a perdu environ 25 % de sa valeur depuis le début de l'année.
(1 dollar = 0,8536 euros)



















