(Alliance News) - Les valeurs vedettes de la Bourse de Londres ont interrompu jeudi une série de quatre séances de hausse, malgré l'envolée de Tesco, mais restent proches des sommets historiques atteints mercredi.

L'indice FTSE 100 a clôturé en baisse de 18,70 points, soit 0,2%, à 9 427,73. Le FTSE 250 a terminé en recul de seulement 2,40 points à 22 047,30, tandis que l'AIM All-Share a progressé de 2,54 points, soit 0,3%, à 788,95.

Le Cboe UK 100 a cédé 0,3% à 943,37, le Cboe UK 250 a progressé de 0,1% à 19 298,18, et le Cboe Small Companies a également gagné 0,1% à 17 707,95.

Les actionnaires de Tesco ont eu droit à une double bonne nouvelle : des résultats semestriels supérieurs aux attentes et des informations laissant entendre que les distributeurs britanniques pourraient échapper au taux maximal de la taxe professionnelle.

Le titre du distributeur alimentaire basé à Welwyn Garden City (Angleterre) a bondi de 5,3%, signant la plus forte hausse du FTSE 100.

Selon des sources du Financial Times, le Trésor britannique envisagerait d'exclure les grandes surfaces de la tranche la plus élevée de la taxe foncière, à la suite d'une réunion « tendue » avec les dirigeants du secteur.

L'an dernier, le gouvernement avait proposé d'augmenter les taux pour les biens immobiliers dont la valeur locative dépasse 500 000 GBP, afin de financer de façon permanente une réduction pour les petits commerces et établissements d'hôtellerie-restauration.

Le British Retail Consortium a averti qu'une hausse du taux pourrait entraîner la fermeture de quelque 400 magasins, dont de grands magasins.

Ce contexte intervient alors que Tesco a relevé ses prévisions annuelles après un premier semestre meilleur que prévu, la météo clémente ayant permis d'atténuer l'impact de la hausse des coûts et d'une concurrence féroce.

« L'intensité concurrentielle reste élevée. Cependant, au premier semestre, la réaction des clients à nos initiatives a dépassé nos attentes et la météo favorable sur une période prolongée a permis de compenser le coût de nos investissements », a indiqué Tesco dans un communiqué.

Le bénéfice avant impôt de Tesco a reculé de 6,3%, à 1,31 milliard GBP sur les 26 semaines closes le 23 août, contre 1,39 milliard un an plus tôt.

Mais le résultat opérationnel ajusté a progressé de 1,5%, à 1,67 milliard GBP contre 1,65 milliard, dépassant le consensus Visible Alpha de 1,56 milliard. Le bénéfice ajusté par action dilué a bondi de 6,8%, à 15,43 pence contre 14,45 p.

Fort de ces résultats, Tesco relève sa prévision de bénéfice opérationnel ajusté pour l'exercice, désormais attendue entre 2,9 et 3,1 milliards GBP, contre une fourchette précédente de 2,7 à 3,0 milliards.

Pour l'analyste Frederick Wild (Jefferies), la solide performance de Tesco et la révision de ses perspectives « couronnent une période remarquable de gains de parts de marché, d'aide liée à l'inflation et de hausse de la consommation grâce à la météo ».

Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell, estime quant à lui que la position de Tesco en tête du secteur des supermarchés britanniques « semble plus solide que jamais ».

La livre sterling était en repli à 1,3415 USD à la clôture du marché londonien jeudi, contre 1,3477 USD mercredi. L'euro s'échangeait à 1,1697 USD, en baisse par rapport à 1,1729. Face au yen, le dollar s'établissait à 147,37 JPY, contre 147,15 JPY.

Vendredi, le gouvernement attend de nouvelles prévisions économiques de l'Office for Budget Responsibility, qui devraient préparer le terrain à des hausses d'impôts lors du budget de novembre.

Selon le Financial Times, le parti travailliste craint qu'une révision à la baisse de la productivité par l'OBR n'ampute à elle seule les finances publiques de 18 milliards GBP, contribuant à un déficit global d'environ 30 milliards.

L'OBR doit remettre vendredi à la chancelière Rachel Reeves ses premières prévisions pour l'économie et les finances publiques, qui donneront une première indication du manque à gagner.

En Europe, le CAC 40 à Paris a clôturé en hausse de 1,1%, tandis que le DAX 40 à Francfort a progressé de 1,3%.

À Wall Street, les indices étaient mitigés à la clôture de Londres : le Dow Jones Industrial Average reculait de 0,2%, le S&P 500 de 0,1%, tandis que le Nasdaq Composite avançait de 0,2%.

Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'établissait à 4,11%, contre 4,13% mercredi. Celui à 30 ans était de 4,70%, contre 4,72%.

Joshua Mahoney (Rostro) souligne que la fermeture actuelle de l'administration fédérale américaine a peu d'impact sur l'appétit pour le risque des marchés.

Il rappelle toutefois qu'une note de la Maison Blanche alerte sur une perte d'environ 15 milliards USD de PIB par semaine de fermeture, un « obstacle de taille si le blocage devait durer ».

À Londres, 3i Group a gagné 4,0% après qu'UBS est passé à l'achat sur la société de capital-investissement et de capital-risque, relevant son objectif de cours à 4 700 p contre 4 450 p.

UBS estime que le ralentissement du distributeur néerlandais Action, basé à Zwaagdijk, « touche à sa fin », rendant l'action 3i plus attractive.

Action représente le principal actif de portefeuille de 3i, qui, selon UBS, évolue « comme un proxy » du distributeur.

En revanche, Experian a plongé de 4,2% après que la société de logiciels Fair Isaac a annoncé un nouveau programme permettant aux prêteurs hypothécaires de calculer et transmettre directement les scores de crédit FICO à leurs clients.

Les analystes de Citi expliquent qu'actuellement, les agences de crédit (Experian, Equifax, TransUnion) vendent les données et le score FICO à un acteur qui fusionne les trois rapports.

Le communiqué de Fair Isaac précise qu'il travaille à accorder une licence de son algorithme aux revendeurs, leur permettant de transmettre directement ces scores, ce qui pourrait rogner la marge que des sociétés comme Experian et Equifax réalisent sur le score FICO.

« Notre première réaction est que c'est négatif pour Experian et Equifax », estime Citi.

Les analystes de Jefferies estiment que les nouveaux modèles de Fair Isaac pourraient réduire les bénéfices des agences de crédit de 10% à 15% en moyenne.

« En introduisant un programme de licence pour les revendeurs de tri-fusion, Fair Isaac retire aux agences de crédit la capacité de majorer le prix du score FICO. Pour fixer leurs prix, elles devront désormais négocier directement avec les prêteurs et se concurrencer entre elles », explique Jefferies.

Equifax a également chuté de 9,3%, tandis que TransUnion a perdu 12%. L'action Fair Isaac a bondi de 21%.

BT Group a reculé de 2,5% après qu'Exane BNP a abaissé sa recommandation à « sous-performance » contre « neutre », et réduit son objectif de cours à 150 p contre 160 p.

Diageo a pris 0,7% grâce à des informations selon lesquelles les États-Unis envisagent d'assouplir les droits de douane sur le whisky écossais, une perspective positive pour le propriétaire de Johnnie Walker.

Le pétrole Brent a poursuivi sa baisse, à 64,42 USD le baril jeudi, contre 65,53 USD mercredi soir.

L'or s'échangeait à 3 830,85 USD l'once jeudi, contre 3 862,37 USD mercredi.

Les plus fortes hausses du FTSE 100 ont été enregistrées par Tesco (+22,70 p à 452,40 p), 3i (+168,00 p à 4 310,00 p), Rentokil Initial (+9,80 p à 387,20 p), Croda (+69,00 p à 2 838,00 p) et ICG (+54,00 p à 2 268,00 p).

Les plus fortes baisses du FTSE 100 ont concerné Experian (-155,00 p à 3 520,00 p), BT (-5,80 p à 185,70 p), Coca-Cola Europacific Partners (-190,00 p à 6 580,00 p), WPP (-10,40 p à 360,40 p) et Fresnillo (-64,00 p à 2 290,00 p).

Le calendrier économique mondial de vendredi prévoit une série d'indices PMI composites, notamment en zone euro et au Royaume-Uni.

Le calendrier des entreprises britanniques pour vendredi inclut les résultats annuels de l'exploitant de pubs JD Wetherspoon.

Par Jeremy Cutler, reporter Alliance News

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