Les contrats à terme sur les indices boursiers américains évoluaient en ordre dispersé vendredi, alors que les investisseurs attendaient des chiffres clés sur l'inflation susceptibles d'influencer les anticipations de baisse des taux d'intérêt, tout en évaluant l'impact de nouveaux droits de douane sur une large gamme de produits importés.

Les marchés sont restés fébriles toute la semaine, les opérateurs ajustant leurs paris sur de futures baisses de taux à la lumière des dernières données économiques et des déclarations contrastées des responsables de la Réserve fédérale américaine.

La publication imminente de l'indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE), la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed, devrait offrir un nouvel éclairage sur la question de savoir si les pressions sur les prix s'atténuent suffisamment pour justifier les valorisations élevées des actions.

Un chiffre supérieur aux attentes pourrait inciter la Fed à reconsidérer la trajectoire des baisses de taux, entraînant un repli des actions et prolongeant leur série de pertes cette semaine.

« Nous pensons que les responsables repousseront la prochaine baisse de taux à décembre. Il n'y a pas suffisamment de détérioration pour justifier un rythme agressif de baisses de taux », a déclaré Matthew Martin, économiste principal pour les États-Unis chez Oxford Economics.

Les chiffres publiés jeudi ont montré que les inscriptions hebdomadaires au chômage avaient reculé de 14 000 pour atteindre 218 000 (données corrigées des variations saisonnières) sur la semaine close au 20 septembre.

À 06h39 (heure de New York), les contrats à terme sur le Dow Jones progressaient de 73 points (+0,16 %), ceux sur le S&P 500 cédaient 1 point (-0,02 %), tandis que les contrats sur le Nasdaq 100 reculaient de 39,5 points (-0,16 %).

L'annonce par le président Donald Trump de droits de douane de 100 % sur les produits pharmaceutiques de marque, de 25 % sur les poids lourds, de 50 % sur les meubles de cuisine et salle de bains importés, et de 30 % sur les meubles rembourrés, entre autres, ajoute à l'inquiétude des investisseurs.

Cette décision pourrait raviver les craintes d'une reprise de la guerre commerciale, notamment avec des partenaires clés en Asie et en Europe, et compliquer les perspectives d'inflation.

En préouverture, l'action Eli Lilly gagnait 1,8 % et Viking Therapeutics progressait de 1 %. Le fabricant de camions Paccar, qui produit la majorité de ses véhicules pour le marché américain sur le sol national, s'adjugeait 5,5 %.

À l'inverse, les valeurs du secteur du meuble reculaient, Wayfair perdant 3,9 % et Bed Bath & Beyond 1,8 %.

Dans l'actualité des entreprises, Intel bondissait de 3,3 % après qu'un article du Wall Street Journal a révélé que le groupe avait approché Taiwan Semiconductor Manufacturing Co pour des investissements ou des partenariats dans la fabrication.

GlobalFoundries s'envolait de 10,3 % après des informations selon lesquelles les États-Unis prépareraient une réglementation sur la production de semi-conducteurs pour réduire la dépendance à l'approvisionnement étranger.

Les investisseurs suivront également de près les interventions du président de la Réserve fédérale de Richmond, Thomas Barkin, et de Michelle Bowman, vice-présidente de la Fed chargée de la supervision, toutes deux attendues dans la journée, pour déceler d'éventuels signaux sur la manière dont les responsables interprètent les dernières tendances de l'inflation et sur l'orientation, plus ou moins accommodante, de la banque centrale.

Avec la publication imminente des chiffres du PCE et le retour des tensions commerciales au premier plan, la volatilité pourrait rester élevée tout au long de la séance.

Les opérateurs devraient rester prudents, les secteurs sensibles aux taux et les valeurs technologiques étant particulièrement exposés à toute surprise sur le front de l'inflation.

Les actions américaines restent très valorisées par rapport à leur historique, ne laissant que peu de marge à la déception en cas de mauvaise surprise macroéconomique.

À l'approche du début de la saison des résultats d'entreprises aux États-Unis dans quelques semaines, les investisseurs surveillent également si les valorisations élevées sont soutenues par les fondamentaux, faisant des prochains bilans un test clé pour la solidité du rebond boursier.