Le matériel semble avoir effectivement été livré à Téhéran, ainsi que le montre un document de livraison et de dédouanement. Les listes de colisage et d'autres documents internes, présentés pour la première fois, constituent la preuve la plus solide à ce jour de l'implication d'Huawei dans des violations présumées de sanctions commerciales. Ils pourraient soutenir la campagne de Washington contre l'équipementier chinois, et l'aider à convaincre ses alliés de barrer la route à Huawei.

Les documents récemment obtenus concernent un projet de télécommunications de plusieurs millions de dollars en Iran, qui figure en bonne place dans une affaire pénale en cours que Washington a engagée contre la société chinoise et son directeur financier, Meng Wanzhou. La fille du fondateur de Huawei lutte contre l'extradition du Canada vers les États-Unis depuis son arrestation à Vancouver en décembre 2018. Huawei et Meng ont nié les accusations. Les documents, qui ne sont pas cités dans l'affaire pénale, fournissent de nouveaux détails sur le rôle de Huawei dans la fourniture à un opérateur de télécommunications iranien de nombreux serveurs informatiques, commutateurs et autres équipements fabriqués par HP, ainsi que de logiciels fabriqués par d'autres sociétés américaines à l'époque, notamment Microsoft, Symantec et Novell.

Un acte d'accusation américain allègue qu'Huawei et Meng ont participé à un stratagème frauduleux visant à obtenir des biens et des technologies américains interdits pour l'entreprise de Huawei basée en Iran, et à transférer de l'argent hors d'Iran en trompant les banques occidentales. L'affaire implique un intermédiaire, Skycom Tech Co, liquidé depuis, et Panda International Information Technology, non-citée dans l'acte d'accusation américain, une société contrôlée par la Chine.

Huawei a botté en touche en indiquant que les procédures judiciaires en cours l'empêchent de s'exprimer sur cette affaire.