Zurich (awp) - Face au manque de candidats qualifiés, les sociétés se montrent de plus en plus ouvertes dans leurs critères de recrutements. Hormis une flexibilité accrue sur les salaires, elles s'efforcent aussi de proposer un cadre professionnel attrayant pour attirer les profils désirés. Les seniors sont à nouveau courtisés.

Comme première mesure, la très vaste majorité (93%) des sociétés interrogées prolongent leur processus de recrutement, selon le sondage mené par le cabinet de placement Von Rundstedt et le magazine HR Today. Quelque 985 responsables des ressources humaines d'entreprises en Suisse ont participé à cette enquête publiée jeudi.

Elles sont aussi 68% à investir dans des mandats de recherches externes et 79% élargissent leurs critères de recherche. Ce qui veut dire concrètement que les firmes "prennent en considération des candidats qu'elles auraient exclus il y a encore deux ans", ont souligné les auteurs de l'étude.

Sont ainsi de nouveau pris en compte des mères ayant effectué une pause professionnelle d'une dizaine d'années (63%), des candidats âgés de 60 ans et plus (43%) et des personnes en provenance d'une autre filière (31%).

L'informatique toujours asséchée

Les auteurs du sondage soulignent néanmoins que l'acceptation de personnes avec des profils non-conventionnels reste difficile en Suisse. L'expérience sectorielle reste chère à 78% des entreprises sondées, ainsi que la qualification de spécialiste (61%).

Fait intéressant, l'âge où les candidats sont qualifiés de "senior" - et donc souvent exclus du processus de recrutement car considérés comme trop onéreux - remonte, après avoir chuté à 45 ans et plus. L'âge critique repasse ainsi à 58-60 ans, a constaté l'étude, ajoutant cependant que pour les plus de 60 ans la recherche de nouveaux postes reste toujours délicate.

Dans les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie, ainsi que dans le commerce de détail, le couperet est nettement plus bas, entre 50 et 52 ans. Une poursuite d'activité au-delà de l'âge légal de départ à la retraite est envisagé par 36% des firmes, mais seules 10% la pratiquent activement.

Pour attirer les "talents", les entreprises se disent en moyenne flexibles à hauteur de 10% à 12% sur les salaires. Mais elles misent aussi sur d'autres atouts, comme une certaine autonomie dans l'organisation du travail (48%), des horaires flexibles (42%) et le choix du lieu de travail (31%).

Quant aux secteurs les plus en manque de main d'oeuvre qualifiée, se trouvent toujours les domaines de l'informatique (47%), du commerce de détail (44%) et de l'industrie (34%).

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