SFR a été "débordé par le succès" de sa chaîne RMC Sport qui a séduit 200.000 abonnés sur la seule journée du démarrage de la prestigieuse compétition européenne, avec à la clef des problèmes techniques pour un certain nombre de clients, a expliqué le PDG d'Altice France lors d'un colloque sur les télécoms organisé par Les Echos.

"On a atteint l'objectif de nombre d'abonnés qu'on s'était donné pour l'année 2018", a déclaré le dirigeant, sans dévoiler de chiffre exact, qui sera communiqué à l'occasion de la publication des résultats d'Altice courant novembre.

L’opérateur avait frappé un grand coup l'an dernier en raflant à Canal+ et beIN Sports la totalité des droits de retransmission en France de la prestigieuse et populaire compétition pour un montant de plus de 350 millions d’euros par an.

Ce prix, multiplié par deux par rapport aux précédentes enchères, a suscité des interrogations sur la viabilité économique de la stratégie de convergence entre télécoms et contenus prônée par le fondateur d'Altice Patrick Drahi.

Selon Alain Weill, le succès de RMC Sport, accessible à un prix préférentiel pour les abonnés fixes de SFR, a dopé les recrutements de nouveaux clients.

"On dira au mois de novembre que nos recrutements d'abonnés fixes ont atteint des niveaux que SFR n'avait pas connus depuis très très longtemps ; je pense des niveaux qui n'avaient jamais été connus", a-t-il dit, sans se montrer plus précis.

Les déclarations du dirigeant ont accéléré la hausse du titre Altice Europe qui progressait vers 14h00 de 2,1% à 2,333 euros.

Si SFR a opéré une razzia sur de nombreux droits sportifs en France au cours des dernières années, c'est l'espagnol Mediapro qui a créé la surprise en raflant les principaux droits de retransmission de la Ligue 1 de 2020 à 2024.

Alain Weill s'est dit optimiste sur la capacité de SFR à trouver un accord avec le broker espagnol qui a prévu de lancer une chaîne dédiée au sport dans l'Hexagone.

Interrogé lors du même colloque, le fondateur de Mediapro Jaume Roures a pour sa part indiqué qu'il prévoyait d'ouvrir des négociations au deuxième semestre de 2019 avec les opérateurs français en vue d'une distribution de sa future chaîne voire d'un partenariat plus poussé.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)