Le discours tenu par le président Sarkozy à l'occasion de l'élévation de Paul Desmarais senior avait été fort repris (voir ici notre article sur ce sujet). C'est tout à fait différent pour Albert Frère, qui est pourtant l'alter ego de Paul Desmarais au sein du holding d'investissement belge qu'ils contrôlent de concert, Groupe Bruxelles Lambert (GBL).

Légion d'honneur en catimini ?

Voici ce qu'indique un article du site Internet de RTL daté du 27 février : « c’est une information exclusive RTL. L’homme d’affaires Albert Frère a reçu des mains du président français Nicolas Sarkozy la Grand Croix de la Légion d’honneur mardi soir [soit le 26/02, NDLR] à l’Elysée ». Soit dix jours après Paul Desmarais. La grand-croix est le grade le plus élevé de l'ordre au ruban rouge.

RTL.fr ajoute encore : « le baron belge a eu le privilège suprême d’être l’unique personne décorée lors d’une cérémonie privée en présence de François Fillon, Premier ministre français et de Rachida Dati, ministre de la Justice ».

Rares sont les médias qui rapportent l'information, ce qui contraste avec le relatif « tapage » de la cérémonie organisée pour l'homme d'affaires québécois. Pourtant, au sein de GBL, Albert Frère et Paul Desmarais sont aussi importants l'un que l'autre : selon la légende, ils s'entretiennent tous les jours au téléphone.

C'est bien la moindre des choses quand on contrôle un holding d'investissement qui, sur la place boursière de Bruxelles, est actuellement valorisé près de 13 milliards d'euros...