PARIS (Reuters) - Le gouvernement français a eu tort de s'appuyer sur l'argument de la souveraineté pour bloquer le projet de rachat de Carrefour par Alimentation Couche-Tard, a déclaré lundi le PDG du groupe de distribution français, Alexandre Bompard.

"Le gouvernement a pris une décision au tout début, sur un projet qui n'était pas arrêté", a dit le dirigeant sur BFM.

"Carrefour n'est pas une entreprise de souveraineté. Personne ne peut penser que la souveraineté de la France dépend de la grande distribution", a-t-il ajouté. "L'argument n'est pas le bon".

"La pharmacie, la défense, ces industries là sont des entreprises de souveraineté. Ce n'est pas le cas de la distribution", a-t-il ajouté.

Alexandre Bompard a assuré que l'épisode Couche-Tard était "derrière nous". "La page est tournée", a-t-il dit, tout en assurant que le groupe allait continuer à se développer.

"On a les moyens de nos ambitions, nous ne sommes pas sur la défensive", a-t-il dit.

Interrogé sur un éventuel intérêt concernant le rival Casino, le PDG de Carrefour a exclu pour l'heure toute opération.

"On ne voit pas en France aujourd'hui d'opportunités pour nous renforcer (...) Il n'y a pas de sujet aujourd'hui Casino, il n'y a pas de sujets d'acquisitions massives en France".

(Nicolas Delame et Blandine Hénault)