Pas de "dry January" pour Pernod Ricard qui progresse de plus de 2% à 166,10 euros, soutenu par Jefferies. Ce dernier a confirmé sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 182 euros sur le numéro deux mondial des vins et spiritueux dans la perspective des résultats semestriels, le 13 février prochain. Globalement, le broker, comme le marché, s'attend à un ralentissement de la croissance des ventes et du résultat opérationnel. Rien de grave tant la base de comparaison est défavorable.

Le premier semestre 2019 du groupe familial avait été excellent. " Le meilleur semestre depuis huit ans ", s'était réjouit à l'époque le patron, Alexandre Ricard. Une aubaine liée à la soif retrouvée des Chinois et des Indiens après une période de, relative, abstinence.

Désormais, ces deux pays clefs ont retrouvé leur rythme de consommation de croisière. Ainsi, le consensus table sur une croissance organique de l'Ebit de 3% (+3,1% chez Jefferies) après +12,8% au premier semestre 2019.

Pour l'exercice complet, observe le broker, le marché est plus prudent qu'auparavant puisqu'il vise une croissance organique de l'Ebit de 6,2% contre +7,9% fin septembre. Pernod Ricard, lui, anticipe une croissance comprise entre 5% et 7%.

Dans cadre, le consensus comme Jefferies prévoient une accélération des résultats au second semestre, même si, reconnaît, l'analyste, une hausse des taxes douanières américaines, légalement possible à partir du 17 février, changerait la donne. Les ventes de Jameson aux Etats-Unis représentent en effet 5% de ses ventes.
Pour autant, l'essentiel est ailleurs. Jefferies, à l'image de certains autres analystes, estime que le plan de transformation " Transform & Accelerate " initié il y a près d'un an permettra au groupe d'atteindre ses objectifs.

Face aux critiques du fonds activiste Elliott, propriétaire de 2,5% de son capital, le fleuron français s'est fixé l'ambition d'atteindre une croissance annuelle comprise entre + 4 % et + 7 %, avec une amélioration opérationnelle de 50 à 60 points de base par an.