par Emma Pinedo et Jesús Aguado

MADRID (Reuters) - La présidente de Santander, Ana Botin, a défendu mercredi devant le tribunal le retrait de l'offre d'embauche faite il y plus de deux ans au banquier italien Andrea Orcel pour devenir le directeur général de la banque espagnole.

Un tribunal de Madrid doit déterminer si la lettre d'offre adressée en septembre 2018 par Santander à Orcel est un contrat de travail juridiquement contraignant ou seulement une offre initiale.

La présidente de Santander a défendu mercredi que la lettre "n'était pas un contrat", et que le conseil d'administration de la banque n'avait jamais approuvé son régime de rémunération finale.

"Le montant de la rémunération n'a pas été convenu. Le chiffre maximum a été fixé et le conseil d'administration a décidé de communiquer la nomination sur la base du fait que la rémunération globale serait conforme au marché. Mais le conseil n'a pas approuvé le montant", a dit Ana Botin.

La première banque espagnole avait justifié le retrait de son projet de recruter Orcel en raison d'un désaccord sur sa rémunération.

Selon Ana Botin, la lettre d'offre précisait que tout paiement de son ancien employeur UBS contribuerait à réduire la rémunération versée par Santander.

Face au retrait de l'offre de Santander, Andrea Orcel, l'un des banquiers d'affaires les plus connus en Europe, avait décidé de porter l'affaire en justice et réclamait jusqu'à 112 millions d'euros à la banque espagnole.

Il a finalement réduit sa demande à 67 millions d'euros, selon des sources proches du dossier et un document juridique.

Andrea Orcel, 57 ans, a aussi abandonné son action en justice qui aurait obligé la banque espagnole à l'embaucher. Il a en effet été nommé en avril administrateur délégué d'UniCredit où sa rémunération, approuvé de justesse, pourra atteindre 7,5 millions d'euros.

(Avec la contribution de Nathan Allen, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)