A l’occasion d’une visite à Jakarta et d’une rencontre avec le président indonésien Bambang Yudhoyono, Anil Ambani a annoncé un projet d’investissement d’envergure dans le pays. Il est prêt à mettre entre 5 et 10 milliards de dollars sur la table pour s’emparer d’actifs indonésiens, mais pas n’importe lesquels : les matières premières, et notamment les mines de charbon.

Reliance ADAG, présent dans le BTP, les infrastructures, l’énergie, les télécoms ou le cinéma, a déjà mis la main l’année dernière sur trois mines dans le pays, notamment une sur l’île de Sumatra. Le groupe y programme la construction de voies ferrées, pour acheminer le charbon jusqu’au port. Ambani a d’ailleurs planifié d’importants investissements dans les infrastructures ferroviaires indonésiennes, cruellement insuffisantes. Des discussions ont notamment été entamées en vue de la construction d’une ligne allant du centre de la capitale à l’aéroport.

Notre baron veut semble-t-il passer la vitesse supérieure en Indonésie. Il faut dire que ce pays d’Asie du Sud-est se révèle actuellement particulièrement intéressant. Depuis 18 mois, les investisseurs, indiens notamment, se ruent en effet sur les actifs indonésiens, en raison d’une combinaison réussie de stabilité politique et de croissance économique, soutenue par une forte consommation domestique et une demande soutenue de matières premières locales, dont l’éventail va du charbon à l’huile de palme.

Le talent, si on peut dire, d’Anil Ambani vient du spectre des activités de son conglomérat. Des analystes ont ainsi relevé d’immenses complémentarités entre la diversité des métiers de Reliance ADAG et les besoins immenses de l’Indonésie, un pays en train de devenir un nouveau tigre économique dans cette région de l’Asie. Reste à s’entendre, mais le risque est faible de voir les deux parties se tourner le dos...