(Reuters) - Veolia a proposé jeudi à Suez de préserver ses activités en France au sein d'une même entité pour sortir du bras de fer qui oppose les deux groupes depuis la proposition de rapprochement de Veolia à l'été dernier.

Mais cette solution, présentée par Veolia comme étant de nature à accélérer un accord de rapprochement, n'a pas convaincu pour l'heure Suez.

La nouvelle offre de Veolia permettrait de maintenir au sein de la même entreprise les activités "Eau" et "Déchets" de Suez en France, qui resterait un concurrent de Veolia sur ce marché.

Le fonds Meridiam, avec lequel Veolia avait conclu un accord de principe pour lui céder l'activité "Eau France" de Suez, reprendrait l'ensemble des activités de Suez en France qui pourrait continuer d'opérer sous son nom.

Suez resterait ainsi "inchangé" en France avec son périmètre de 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires et ses plus de 25.000 salariés.

"Cet ensemble de 5 milliards d'euros représente de l'ordre du tiers de ce que représente Suez aujourd'hui", a indiqué le PDG de Veolia, Antoine Frérot lors d'une conférence téléphonique.

"Cette solution coûte à Veolia mais si elle permet de débloquer la situation, nous sommes prêts à y travailler rapidement", a-t-il ajouté.

Suez a indiqué que son conseil d'administration étudierait la solution présentée par son rival "même si, à ce stade, la proposition de Veolia manque de sérieux", a-t-il réagi dans un communiqué.

Selon le groupe, les activités en France constitueraient un ensemble "non pérenne", étant amputées de la croissance et de l'innovation des développements internationaux.

"Pour les salariés du groupe en France, la proposition de ce jour affiche donc des garanties sociales en trompe l'oeil", ajoute Suez, qui continue par ailleurs de juger le prix de l'offre, à 18 euros par action, ni juste et ni acceptable.

PAS D'ÉVOLUTION SUR LE PRIX

Alors que Suez s'oppose farouchement depuis des mois à un rachat par son grand rival, le président de son conseil d'administration Philippe Varin avait ouvert lundi la voie à de possibles discussions mais posé quatre conditions au préalable, parmi lesquelles un relèvement du prix de l'offre de Veolia.

Ce prix est confirmé, a indiqué jeudi Antoine Frérot qui a néanmoins refusé de dire s'il s'agissait de sa dernière proposition.

La nouvelle offre de Veolia, dans le cadre de laquelle il ne reprendrait donc que les activités internationales de son rival, est par ailleurs conditionnée à la suspension par Suez de ses projets de cession, concernant notamment son activité de déchets en Australie et d'un actif au Royaume-Uni.

"Bien évidemment, la proposition que j'ai faite suppose que Suez renonce à céder des actifs de ce type aussi importants", a indiqué Antoine Frérot. "Si Suez cède ces actifs, il ne pourrait pas y avoir d'accord".

A la Bourse de Paris, l'action Suez progressait de 0,47% vers 13h40, à 17,91 euros. Le titre Veolia reculait dans le même temps de 0,38% à 23,03 euros.

(Blandine Hénault, Jean-Stéphane Brosse, édité par Gwénaëlle Barzic)