PARIS, 8 novembre (Reuters) - Arnaud Lagardère, gérant commandité de Lagardère, a officialisé jeudi la mise en vente de la division Sport qu'il portait à bout de bras depuis 13 ans, amplifiant un plan de cessions qui doit recentrer le groupe diversifié sur l'édition et le "travel retail".

Lors d'une conférence avec des analystes financiers, le dirigeant a égrené la liste des actifs appelés à être cédés d'ici la fin du premier semestre 2019 avec un double objectif : réduire l'exposition au secteur en difficulté des médias et améliorer la génération de trésorerie.

Après avoir cédé une série de titres de presse dont l'emblématique "Elle" à l'entrepreneur tchèque Daniel Kretinsky, nouvel actionnaire du journal Le Monde, le groupe est en discussions pour céder son pôle "Lagardère Sport and Entertainment", ses chaînes de télévision ainsi que son activité de production pour la télévision.

Dans le numérique, Lagardère, qui a déjà vendu le site internet Doctissimo à TF1, a annoncé ce jeudi le lancement de négociations exclusives avec le groupe Les Echos-Le Parisien en vue de lui céder Boursier.com. Il prépare en outre la vente de Billetréduc.

Acquis par Lagardère en 2006, Boursier.com, qui emploie une dizaine de journalistes et revendique plus de 3 millions de visite par mois, sera rapproché de la publication Investir pour créer un pôle d'information et de conseil boursier.

Lagardère, déjà profondément aminci depuis l'arrivée aux commandes d'Arnaud Lagardère en 2003, à la suite du décès de son père Jean-Luc, fondateur de la société, se prépare donc à une nouvelle réduction drastique de son périmètre.

NOMBREUSES MARQUES D'INTÉRÊT

"Nous n'avons pas de regrets sur la stratégie consistant à se recentrer sur l'édition et le travel retail", a expliqué Arnaud Lagardère à l'occasion de la publication des comptes trimestriels.

Le groupe a mandaté les banques CACIB (Crédit Agricole ), Goldman Sachs et Natixis pour mener à bien ce programme de cessions.

La plus emblématique concerne Lagardère Sport and Entertainment, pôle disparate mêlant marketing sportif, gestions de droits médias ou représentation de sportifs.

Face aux interrogations du marché, inquiet des pertes de la division, Arnaud Lagardère avait jusque-là défendu le bien-fondé de cette diversification, amorcée à son initiative.

Le pôle a reçu de nombreuses marques d'intérêt émanant en particulier des Etats-Unis, d'Asie et du Moyen-Orient, a indiqué le dirigeant, qui espère dépasser la valorisation de 200 à 300 millions calculée par certains analystes financiers.

Conséquence de cette évolution du périmètre, le gérant commandité compte revoir la structure de la holding qui ne chapeautera plus que deux divisions - Publishing et Travel Retail - contre quatre précédemment.

Le communiqué du troisième trimestre :

https://bit.ly/2RGsIoX

(Gwénaëlle Barzic, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Crédit Agricole, Natixis, Goldman Sachs Group, Lagardère, TF1