Lagardère étudie l'opportunité d'une offre de rachat sur Simon & Schuster, maison d'édition de l'auteur à succès Stephen King, pour grandir encore dans un secteur de l'édition qui a plutôt résisté à la crise provoquée par le coronavirus.

Le groupe américain ViacomCBS Inc a annoncé en mars étudier différentes options pour l'éditeur qui a dégagé un chiffre d'affaires de 814 millions de dollars (688 millions d'euros) en 2019.

"Bien sûr, nous sommes intéressés par une acquisition de S&S", a expliqué Arnaud Nourry, numéro un de la division de Lagardère dédiée à l'édition, lors de la présentation des résultats semestriels du groupe également présent dans les médias et les boutiques d'aéroport.

"Nous avons envisagé cette option depuis des années", a ajouté Arnaud Nourry dont la division - numéro trois mondial de l'édition grand public - possède entre autres les marques Hachette, Marabout, Fayard ou Larousse.

Lagardère s'attend à ce que l'éditeur, dont la vente pourrait se dérouler au deuxième semestre, suscite de nombreuses convoitises.

"Nous ne ferons pas n'importe quoi", a promis Arnaud Lagardère, gérant commandité de Lagardère, dont le groupe a accusé une perte opérationnelle de 218 millions d'euros au premier semestre, plombé par la chute du trafic dans les aéroports.

La division Lagardère Publishing a toutefois limité la baisse de ses revenus à 8% sur la période, à la faveur d'un rebond de 21% des ventes en juin.

Interrogé à de nombreuses reprises par les analystes financiers sur les intentions de Vincent Bolloré, désormais premier actionnaire de Lagardère via Vivendi qu'il contrôle, Arnaud Lagardère a répondu ne pas vouloir alimenter les rumeurs et les spéculations, présentant le milliardaire breton comme son "ami".

Il a ajouté que l'accord permettant l'entrée d'un autre milliardaire, le PDG de LVMH Bernard Arnault, au capital de sa holding personnelle devait être bouclée en septembre.

L'implication des deux milliardaires a suscité de nombreuses spéculations sur leurs réelles intentions vis-à-vis d'Arnaud Lagardère, endetté et engagé dans un bras de fer depuis plusieurs années avec le fonds activiste Amber Capital.

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)