Les ventes du groupe de luxe célèbre pour ses sacs Kelly ou ses "carrés" de soie ont atteint 1,46 milliard d'euros, signant une hausse de 9,4% en données publiées.

A taux de change constants, la croissance a ralenti à 9,6%, par rapport aux 11,6% du deuxième trimestre, pénalisée par un recul dans la soie lié à des bases de comparaison élevées.

Mais elle a fait légèrement mieux que les 9% attendus grâce à la maroquinerie, qui a accéléré le pas et signé une hausse de 11,7%, après une progression de 8,4% au trimestre précédent.

Alors que des inquiétudes ont émergé concernant l'évolution de la cruciale clientèle chinoise, avec la baisse de la Bourse de Shanghai, le ralentissement de la croissance et le conflit commercial avec les Etats-Unis, Axel Dumas, gérant du groupe, a déclaré lors d'une conférence téléphonique avec la presse ne percevoir "aucun changement de tendance à ce stade".

"Nous lisons beaucoup de choses sur les inquiétudes concernant les clients chinois et nous en discutons avec nos équipes. Mais elles ne comprennent pas vraiment pourquoi, parce que de leur côté, elles ne voient aucun changement", a-t-il dit.

LVMH et Kering ont eux aussi vu leurs performances résister pendant le trimestre écoulé, creusant l'écart entre "bons" et "mauvais" élèves du secteur.

Axel Dumas a aussi estimé que les achats des clients chinois hors de leurs frontières étaient davantage affectés par les variations des devises que par les récents renforcements des contrôles aux frontières visant à favoriser la consommation intérieure et à limiter les achat des revendeurs (daigous).

A la Bourse de Paris, le titre Hermès cède 0,4773% à 505,2 euros à 9h45, dans un marché en hausse de 1%.

"Les ventes ont bien résisté et ont moins ralenti que prévu malgré des comparatifs difficiles, grâce à la maroquinerie", notent les analystes de Raymond James.

Ceux de RBC évoquent un "nouveau un solide trimestre, avec une performance particulièrement rassurante dans la maroquinerie, la plus rentable, ce qui est de bon augure pour les marges".

Si la croissance d'Hermès n'atteint pas le rythme effréné de Gucci, dont les ventes ont encore décollé de 35% au troisième trimestre, ou les 14% estimés de Louis Vuitton, les analystes apprécient la régularité de ses performances mais jugent élevée sa valorisation boursière.

Le titre, qui avait atteint un sommet à 609,45 euros le 31 mai dans l'anticipation de son entrée au CAC 40, a perdu 17% depuis, pâtissant comme l'ensemble du secteur du luxe des craintes d'un affaiblissement du moteur chinois.

Il signe encore une progression de près de 14% depuis le début de l'année, pour des multiples de valorisation qui demeurent les plus élevés du secteur, à 35,90 fois les résultats estimés pour 2019, contre 19,77 pour LVMH et 16,41 pour Kering.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis