Les ventes du fabricant des sacs Kelly ont progressé de 9,6% à taux de change constants en fin d'année, une évolution identique à celle du troisième trimestre, lui permettant de boucler l'année sur une progression de 10,4%.

Au total, le chiffre d'affaires du groupe de luxe a frôlé les 6,0 milliards d'euros l'an dernier à 5,97 milliards, en hausse de 7,5% en données publiées.

Comme son concurrent LVMH, Hermès n'a pas souffert du ralentissement de l'économie chinoise et de la guerre commerciale sino-américaine.

"Nous n'avons observé aucun changement de tendance dans les magasins en Chine ou auprès de la clientèle chinoise qui voyage", a déclaré à la presse le gérant du groupe, Axel Dumas, lors d'une conférence téléphonique.

La croissance a même accéléré en Asie Hors Japon au quatrième trimestre, à 13,1%, après une hausse de 11,7% sur neuf mois.

Le mouvement des "Gilets jaunes" en France en décembre a eu un impact, mais surtout sur la clientèle touristique étrangère, qui a reporté ses achats au Royaume uni et en Italie, a-t-il ajouté.

Au dernier trimestre, la croissance en France - qui pèse pour environ 14% des ventes du groupe - a été limitée à 4,8%, tandis qu'elle a atteint 8,5% dans le reste de l'Europe.

Le dirigeant a également jugé "très prometteurs" les premiers résultats de son site de e-commerce lancé en Chine en octobre, ajoutant que d'autres plates-formes pourraient ouvrir en Asie, sans donner plus de détails.

Au total, les ventes réalisées sur ses sites de ventes en ligne ont connu une croissance supérieure à celle du groupe, a précisé Axel Dumas.

LA MAROQUINERIE EN FORME, LA SOIE TRÈS RALENTIE

La maroquinerie, division phare d'Hermès, a maintenu la cadence en fin d'année, en hausse de 9,8% après une progression de 9,2% sur neuf mois, tandis que les vêtements et accessoires ont signé la meilleure performance de toutes les divisions avec une hausse de 11,7%.

A l'inverse, la soie et textile, très ralentie, a grappillé 1,3% au dernier trimestre pour finir l'année en hausse de seulement 3,2%.

Le groupe dit anticiper une marge opérationnelle proche de 34% en 2018, après un record historique de 34,6% en 2017.

Ces chiffres, jugés solides, ont été bien accueillis par le marché, le titre Hermès gagnant 1,4% à 15h45, alors que le CAC-40 cède 0,3% au même moment.

A ce niveau de cours, il avance de 8,8% depuis le début de l'année, après une progression de 9,6% en 2018.

Si la croissance d'Hermès n'atteint pas le rythme de Gucci, dont les ventes ont encore décollé de 35% au troisième trimestre ou les 15% estimés de Louis Vuitton, les analystes apprécient la régularité de ses performances et la visibilité d'un business modèle plus axé sur les savoir-faire et le luxe intemporel que sur la mode.

Le groupe, dont l'offre de sacs demeure inférieure à la demande, continue d'accroître ses capacités de production en France avec l'ouverture d'une 17e maroquinerie prévue pour 2021.

Hermès, qui emploie plus de 13.700 personnes dans le monde dont 8.500 en France, fabrique la totalité de ses produits en cuir dans l'Hexagone.

(Pascale Denis, édité par Catherine Mallebay-Vacqueur)

par Pascale Denis