En Bourse, l'action Shell gagnait plus de 3,3% à 10h30 GMT, les investisseurs saluant des bénéfices supérieurs à ceux annoncés vendredi par l'américain Exxon Mobil, première compagnie pétrolière cotée au monde.

Shell espère dépasser Exxon dans quelques années après le rachat de BG pour 54 milliards de dollars, bouclé en début d'année.

A l'opposé, le titre BP cédait près de 2% sur le marché londonien, certains analystes notant que ses résultats avaient été soutenus par un crédit d'impôt exceptionnel, ce qui signifie que sa rentabilité et sa capacité à verser des dividendes sur le long terme pourraient être sujettes à caution.

Le directeur général de Shell, Ben van Beurden, a déclaré que le secteur pétrolier n'en avait pas encore fini avec ses difficultés mais que les importantes économies réalisées ces dernières années avaient permis de rapprocher les "majors" du point d'équilibre financier avec un baril autour de 50 dollars, comme c'est le cas actuellement.

La probabilité d'une poursuite de la remontée des cours est encore difficile à évaluer, a-t-il ajouté, en dépit des efforts des pays producteurs, de l'Opep ou extérieurs à l'organisation, pour encadrer la production et réduire l'offre excédentaire qui a provoqué la chute des prix à partir de la mi-2014.

"La baisse des prix pétroliers reste un défi important dans le secteur et les perspectives demeurent incertaines", a dit Ben van Beurden.

LE BÉNÉFICE DE SHELL DÉPASSE CELUI D'EXXON

Pour sa part, le directeur financier de BP, Brian Gilvany, a déclaré que la compagnie était en passe d'assurer une capacité de génération de trésorerie positive sur la base d'un baril entre 50 et 55 dollars l'an prochain.

Au troisième trimestre, Shell a vu ses profits augmenter de 18% à 2,8 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros) et il a ramené sa prévision d'investissements pour 2017 au bas de la fourchette évoquée précédemment, soit 25 milliards de dollars. Les analystes financiers prévoyaient en moyenne pour Shell un bénéfice de 1,71 milliard de dollars.

Exxon n'a dégagé que 2,65 milliards de dollars de bénéfices sur juillet-septembre.

Les résultats de Shell au deuxième trimestre avaient déçu le marché, le bénéfice ratant le consensus de près de 50%.

De son côté, BP a vu son bénéfice chuter de près de 50% au troisième trimestre à 933 millions de dollars (850 millions d'euros) contre 1,8 milliard un an plus tôt et alors que les analystes attendaient en moyenne 780 millions.

Ces résultats ont bénéficié d'un changement de régime fiscal au Royaume-Uni qui s'est traduit par un crédit d'impôt de 164 millions sur le trimestre, alors que les comptes de la période correspondante de l'an dernier intégraient une charge fiscale de 1,16 milliard.

"En dépit de résultats mitigés et d'une légère augmentation du ratio d'endettement, l'évolution générale des coûts, la réduction des investissements et les cash-flows de BP continuent d'évoluer dans la bonne direction", estiment les analystes de Morgan Stanley dans une note.

(avec Christoph Steitz à Francfort; Véronique Tison et Marc Angrand pour le service français)

par Ron Bousso et Karolin Schaps