Ses concurrents Total et BP se sont déjà donné des objectifs pour limiter leur empreinte carbone à court terme. Mais le directeur général de Shell, Ben van Beurden, avait jusqu'ici résisté à l'idée de fixer des objectifs contraignants en déclarant qu'il serait "imprudent" d'exposer le groupe pétrolier à des poursuites judiciaires.

Après des discussions avec des investisseurs, Shell a finalement annoncé qu'à partir de 2020, il se fixerait chaque année des objectifs spécifiques à trois ou cinq ans. Il n'a pas été plus précis.

Les actionnaires de Shell avaient reproché l'an dernier au groupe de fixer des "ambitions" à long terme pour réduire de moitié ses émissions de CO2 d'ici 2050 mais sans se donner d'objectifs contraignants pour leur mise en oeuvre.

La révision de la politique de rémunération des dirigeants sera soumise à l'approbation des actionnaires lors de l'assemblée générale annuelle de 2020.

"Nous prenons des mesures importantes pour concrétiser nos ambitions en matière d'empreinte carbone en fixant des objectifs à plus court terme", déclare Ben van Beurden, cité dans un communiqué.

Cette initiative coïncide avec l'ouverture de la COP24, qui réunit jusqu'au 14 décembre les délégués de 195 pays à Katowice, en Pologne, pour tenter de définir des règles d'application strictes de l'Accord de Paris sur le climat de 2015.

Shell est signataire de Climate Action 100+. Cette charte, signée par 310 investisseurs totalisant plus de 32.000 milliards de dollars d'actifs sous gestion, décrit des objectifs de réduction des émissions de CO2 et un processus pour y parvenir.

(Ron Bousso, Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Total, Royal Dutch Shell, BP