par Yadarisa Shabong et Pushkala Aripaka

15 septembre (Reuters) - Shell a choisi Wael Sawan, le chef de sa division gaz et énergies renouvelables, pour remplacer Ben van Beurden au poste de directeur général à partir du 1er janvier prochain, a annoncé jeudi le groupe pétrolier.

Cette nomination intervient à un moment critique pour le géant de l'énergie, qui vise à réduire ses émissions à un niveau net zéro d'ici 2050 et à s'éloigner des combustibles fossiles, alors même que l'Europe revient vers les énergies traditionnelles pour faire face à la crise énergétique.

D'origine libano-canadienne, Wael Sawan, qui est âgé de 48 ans, était premier en lice pour remplacer Ben van Beurden, qui quittera ses fonctions la fin de l'année après près d'une décennie à la tête de l'entreprise.

Ben van Beurden a notamment piloté la plus importante acquisition de Shell depuis des décennies et géré la société pendant deux périodes difficiles. C'est aussi sous sa direction que la société s'est tournée vers la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.

Wael Sawan a un temps été à la tête de l'activité de production de pétrole et de gaz de Shell. Il dirige à présent la croissance de l'entreprise dans le domaine des énergies à faible teneur en carbone, ainsi que ses activités gaz intégré.

Les analystes de Credit Suisse ont déclaré que Wael Sawan était bien connu des investisseurs et qu'ils s'attendaient à ce que sa nomination ait un impact limité sur la stratégie de Shell. Credit Suisse Asset Management est l'un des cinq principaux actionnaires de Shell.

"(Ce) sera probablement plus une poursuite de la stratégie mise en place par van Beurden qu'une révolution", analyse RBC Capital.

DIVIDENDES ET RENOUVELABLES

Après la pandémie et l'effondrement de la demande d'énergie début 2020, Shell, sous la direction de Ben van Beurden, a réduit son dividende, le plus important au monde à l'époque, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.

En juillet, la société a cependant affiché des résultats records, avec un bénéfice de 11,5 milliards de dollars au deuxième trimestre.

"Les investisseurs chercheront avant tout, et dans cet ordre, des garanties sur la sécurité des dividendes et la stratégie en matière de renouvelables", a déclaré Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

(Reportage Yadarisa Shabong, Pushkala Aripaka, Muhammed Husain à Bangalore et Shadia Nasralla à Londres ; version française Valentine Baldassari, édité par Kate Entringer)