PARIS (Reuters) - Lagardère ne tient aucune négociation sur une éventuelle cession d'actifs ni sur une éventuelle modification de son statut de société en commandite, a assuré jeudi son dirigeant Arnaud Lagardère, à la suite d'informations de presse évoquant une possible vente de la maison d'édition Hachette à Vivendi.

Le groupe, propriétaire également de boutiques d'aéroports et de médias (Paris Match, Europe 1, JDD), est depuis plusieurs mois au centre d'une bataille d'influence opposant Vincent Bolloré, à la tête de Vivendi, et Bernard Arnault, le patron de LVMH, après que son gérant commandité a été contraint de faire appel à des soutiens face à l'offensive du fonds activiste Amber.

Vivendi et Amber détiennent respectivement près de 27% et 20% du capital de Lagardère SCA, tandis que le concert composé d'Arnaud Lagardère et de Bernard Arnault, via ses sociétés Groupe Arnault et Financière Agache, a franchi à la mi-octobre le seuil de 15% du capital du groupe.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes pour la présentation du chiffre d'affaires du groupe au troisième trimestre, Arnaud Lagardère n'a pas souhaité commenter de récentes informations de presse selon lesquelles il envisagerait de vendre Hachette à Vivendi et de mettre un terme à la structure par commandite qui lui donne un pouvoir de veto sur de nombreuses décisions.

D'après Le Monde et BFM TV, Vincent Bolloré et Bernard Arnault ont pris contact récemment pour discuter de l'avenir du groupe, discussions auxquelles participerait Arnaud Lagardère, et la vente d'Hachette ou d'une partie de la maison d'édition à Vivendi, propriétaire d'Editis, a été évoquée.

"Il n'y a pas de négociations sur une quelconque cession du groupe, pas de négociations sur un quelconque changement de la structure en commandite", a déclaré jeudi Arnaud Lagardère.

"A l'évidence, nous avons des discussions avec tous les actionnaires car cela fait partie d'une bonne gouvernance", a-t-il ajouté.

Lagardère a publié jeudi au titre du troisième trimestre un chiffre d'affaires en baisse de 38% à 1,19 milliard d'euros, plombé par la chute des activités de ses boutiques d'aéroport en raison des restrictions imposées pour lutter contre la pandémie de coronavirus.

(Matthieu Rosemain, version française Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)