PARIS - Emmanuel Macron se place en tête des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle d'avril-mai, devant Marine Le Pen et François Fillon, selon un sondage Harris Interactive pour France Télévisions diffusé cette nuit.

C'est la première fois que cet institut accorde la première place à l'ex-ministre de l'Economie, qui voit les intentions de vote en sa faveur passer de 20% à 26% en deux semaines. Jusqu'à présent, Marine Le Pen apparaît en tête de quasiment toutes les enquêtes réalisées en vue du premier tour, prévu le 23 avril.

Dans le sondage d'Harris Interactive, la présidente du Front national (FN) est créditée de 25% (stable depuis le 23 février) et François Fillon, soutenu par la droite mais toujours fragilisé par les soupçons d'emploi fictifs de membres de sa famille, perd un point, à 20%.

Dans un sondage BVA pour L'Obs publié hier, près de deux tiers des Français (64%) se déclarent inquiets à l'idée de voir Marine Le Pen accéder au second tour de la présidentielle.

PARIS - Le ministre de l'Economie et des Finances a exhonéré Emmanuel Macron des soupçons de favoritisme évoqués par le Canard enchaîné dans sa dernière livraison, à propos d'une soirée de gala à Las Vegas.

Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, avait été la vedette de cette soirée à plus de 380.000 euros, selon les chiffres mentionnés par le Canard enchaîné. Selon le journal, cette opération avait été montée à la demande du cabinet du ministre et confiée à Havas par Business France, sans appel d'offres, ce qui "est susceptible de relever du délit de favoritisme", écrit l'IGF dans un rapport cité par le Canard.

Michel Sapin assure qu'"Emmanuel Macron, son cabinet, le ministère, sont totalement hors de cause". "C'est un dysfonctionnement de Business France. Il lui appartenait, si elle considérait que les délais étaient trop courts, de dire qu'elle ne pouvait pas organiser l'événement selon les règles, ce qui n'a pas été fait", ajoute-t-il.

PARIS - François Fillon a évoqué une "opération de déstabilisation politique" après de nouvelles révélations du Canard enchaîné sur un prêt non déclaré.

Selon une information publiée par l'hebdomadaire satirique et confirmée par la suite par son avocat, le candidat de la droite et du centre a omis de déclarer à la Haute autorité de la vie publique (HATVP) un prêt reçu en 2013 de 50.000 euros de son ami Marc Ladreit de Lacharrière.

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KABOUL - Le principal hôpital militaire de Kaboul a été hier la cible d'une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) qui a fait plus de 30 morts et une cinquantaine de blessés.

L'assaut a pris fin au bout de plusieurs heures d'affrontement entre les forces de sécurité et les trois assaillants, qui ont été tués. Ils étaient entrés déguisés en médecins à l'intérieur de l'établissement, situé tout près de l'ambassade des Etats-Unis dans une zone résidentielle normalement hautement sécurisée.

Amaq, l'organe de propagande de l'EI, a assuré que des djihadistes étaient responsables de l'assaut. L'EI a lancé depuis un an plusieurs attaques contre des objectifs civils à Kaboul, visant notamment des sites chiites. Les taliban ont démenti de leur côté être lié aux événements de mercredi.

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MOSSOUL, Irak - Le calife autoproclamé de l'Etat islamique Abou Bakr al Baghdadi a abandonné le commandement opérationnel à ses lieutenants et quitté Mossoul pour se cacher dans le désert, croient savoir des responsables américains et irakiens.

Sa seule préoccuppation désormais est sa survie, disent-ils.

L'absence de communication officielle de l'EI et la perte annoncée de Mossoul laissent entendre qu'Abou Bakr al Baghdadi, Ibrahim al Samarraï de son vrai nom, a quitté la grande ville du nord de l'Irak. Visé par des frappes aériennes et donné pour mort ou blessé à de multiples reprises, il reste insaisissable.

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BEYROUTH/AMMAN - Des avions ont bombardé hier le secteur de la Ghouta orientale, zone tenue par des rebelles à l'est de Damas, où la Russie avait décrété un cessez-le-feu voici moins de 24 heures, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon l'OSDH, les avions et l'artillerie ont pilonné trois localités de cette région. Le ministère russe de la Défense avait déclaré mardi qu'une trêve avait été décidée jusqu'au 20 mars dans cette partie de la province de Damas.

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WASHINGTON - Des responsables américains du renseignement et de la police étaient informés depuis la fin 2016 de la faille de sécurité qui a permis au site WikiLeaks de publier des documents sur les méthodes de la CIA pour pirater des téléphones, des messageries et même des récepteurs de télévision.

L'enquête s'oriente vers des sous-traitants de la CIA qui auraient transmis ces données ultra secrètes au site créé par le militant australien Julian Assange, précisent ces responsables.

Ils précisent sous le sceau de l'anonymat qu'à leur avis les documents diffusés mardi sur le site sont authentiques.

Au total, WikiLeaks a dit avoir publié près de 8.000 pages de discussions internes à l'Agence centrale du renseignement sur des techniques de piratage utilisées entre 2013 et 2016.

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CIUDAD DE GUATEMALA - Un incendie a fait au moins 21 morts hier au Guatemala dans un foyer pour adolescents ayant été victimes de violences ou abandonnés.

Le drame s'est produit dans la municipalité de San José Pinula, à environ 25 km au sud de Ciudad de Guatemala, la capitale. Toutes les victimes sont des jeunes filles, ont précisé les autorités.

Selon la police, des pensionnaires qui avaient été placées à l'isolement à la suite d'une émeute et après avoir tenté de s'échapper du foyer la nuit précédente ont mis le feu à des matelas, déclenchant l'incendie qui a pris au piège les jeunes filles. L'établissement avait, d'après la presse, 540 pensionnaires, en dépit d'une capacité officielle de 400.

Le président Jimmy Morales a décrété trois jours de deuil national et le gouvernement a critiqué les conditions de vie dans le foyer.

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LA HAYE - Geert Wilders, chef de file de l'extrême droite néerlandaise, a organisé hier un petit rassemblement devant l'ambassade de Turquie à La Haye afin de remobiliser ses partisans à une semaine des élections législatives.

Sa formation, le Parti pour la liberté (PVV), est en effet en recul dans les sondages. Une récente enquête d'opinion accorde 14,6% au PVV, devancé par le Parti populaire libéral et démocrate (VVD, conservateur) du Premier ministre Mark Rutte à 16,4%. Les chrétiens démocrates obtiendraient 12%.

Geert Wilders espère que le scrutin va se traduire par une large victoire de sa formation qui obligerait les autres partis à s'allier à lui. Tous les partis ont exclu pareille option.

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BRUXELLES - La Commission européenne devrait imposer de lourdes amendes à plusieurs compagnies aériennes, dont Air France-KLM, plus d'un an après le rejet par la justice de l'UE d'une précédente sanction d'un montant total de quasiment 800 millions d'euros pour entente sur les prix du fret aérien, a-t-on appris hier de deux sources proches du dossier.

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BRUXELLES - La Commission européenne a infligé une amende de 155 millions d'euros à six équipementiers automobiles, dont le français Valeo, pour entente dans les systèmes de climatisation et de refroidissement du moteur. Les sociétés ont admis les faits contre une réduction de 10% de l'amende.

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PARIS - Le parquet a requis le renvoi en correctionnelle des six personnes mises en examen dans l'enquête sur l'arbitrage dit Tapie, parmi lesquelles Bernard Tapie et le PDG d'Orange Stéphane Richard, a-t-on appris de source judiciaire.

Le parquet souhaite que Bernard Tapie soit jugé pour escroquerie en bande organisée et détournement de fonds publics et que Stéphane Richard soit poursuivi pour escroquerie en bande organisée et complicité de détournement de fonds publics.

En 2008, un arbitrage à 403 millions d'euros en faveur de Bernard Tapie a soldé le litige qui opposait l'homme d'affaires au Crédit Lyonnais sur la revente d'Adidas. Désormais entaché de fraude, il a été définitivement annulé au civil. La cour d'appel de Paris a condamné Bernard Tapie à rembourser les sommes versées. Mais il s'est pourvu en cassation, et ce recours est toujours pendant devant la plus haute juridiction.

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PARIS - Huit adolescents vont être présentés à un juge après des violences dans un lycée et dans le centre de Saint-Denis qui ont alimenté le débat entre le gouvernement et le Front national (FN) à moins de deux mois de la présidentielle, a-t-on appris hier auprès du parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

Les huit mineurs doivent être présentés aujourd'hui à un juge pour violences sur personne dépositaire de l'autorité publique, attroupement armé et rébellion, indique-t-on.

Quarante-six autres jeunes qui avait été placés en garde à vue à leurs côtés dès mardi ont été relâchés, a-t-on précisé.