MOSCOU - La police russe a arrêté hier l'opposant Alexeï Navalny alors qu'il participait à Moscou à une manifestation interdite destinée à appeler les électeurs à boycotter l'élection présidentielle du 18 mars, que l'opposition considère comme une parodie.

Navalny a été libéré dans la soirée sans que des charges ne soient retenues contre lui, mais il devra quand même se présenter devant la justice à une date ultérieure, a expliqué son avocate à Reuters.

Avant son interpellation, la police a effectué une descente dans ses bureaux de Moscou, disant rechercher une bombe. Elle a fermé un studio à partir duquel les partisans d'Alexeï Navalny diffusaient des journaux télévisés et arrêté six personnes.

Des centaines de personnes ont manifesté également à Saint-Pétersbourg, la deuxième ville de Russie, à Ekaterinbourg (mille participants) et dans d'autres grandes villes.

La police avait interpellé 257 manifestants dans l'ensemble du pays, hier à 17h00, selon OVD-Info, organisation non gouvernementale qui comptabilise les arrestations.

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HELSINKI - Le président finlandais Sauli Niinistö a été réélu hier soir pour un nouveau mandat de six ans, ayant obtenu plus de 60% des suffrages dès le premier tour de l'élection présidentielle, selon les premières estimations.

Après dépouillement de 86% des bulletins de vote, Sauli Niinistö était crédité de 62,1% des suffrages. Son plus proche concurrent, Pekka Haavisto, candidat de la Ligue verte, est arrivé loin derrière avec 13,1% des suffrages.

Sauli Niinistö, sans étiquette, est considéré comme celui qui a réussi à maintenir un équilibre entre les relations avec le voisin russe et celles avec l'Otan, dont la Finlande n'est pas membre mais s'est rapprochée après l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en 2014.

Après la crise ukrainienne et le refroidissement des relations entre la Russie et l'Occident, Sauli Niinistö a joué un rôle actif dans le maintien des relations avec la Russie grâce à des contacts réguliers avec Vladimir Poutine.

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LONDRES - Donald Trump a estimé hier dans un entretien télévisé que la politique commerciale de l'Union européenne envers les Etats-Unis est "très injuste".

"J'ai beaucoup de problèmes avec l'Union européenne", a-t-il déclaré dans un entretien à la chaîne de télévision britannique ITV. "Nous ne pouvons faire entrer nos produits. C'est très, très dur. Et pourtant, elle envoie ses produits chez nous : pas de taxes, très peu de taxes. C'est très injuste (...) Et à mon avis, cela va vraiment se retourner contre elle".

Le président américain a demandé un durcissement des règles en matière de commerce extérieur et signé un décret instaurant des droits de douane de 30% sur les panneaux solaires importés aux Etats-Unis, dans le cadre des premières restrictions commerciales unilatérales décidées par son administration.

Par ailleurs, Trump a déclaré dans cet entretien éclectique qu'Emmanuel Macron est un ami. "Je l'aime beaucoup", a-t-il dit.

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PARIS - Gérald Darmanin, qui fait l'objet d'une enquête préliminaire à la suite d'accusations de viol qu'il conteste, peut rester au gouvernement "dans la situation actuelle", a déclaré hier Nicole Belloubet.

Le ministre de l'Action et des Comptes publics avait évoqué cette affaire en janvier dernier sur franceinfo, précisant qu'il avait porté plainte en juin 2017 pour "dénonciation calomnieuse" à l'encontre de son accusatrice, à l'origine d'une première enquête classée sans suite en juillet dernier.

Dès sa nomination à Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe avait fixé pour règle que tout ministre mis en examen devait démissionner "immédiatement", à l'exception d'une mise en examen pour diffamation, procédure "qui ne traduit pas autre chose qu'une automacité".

Nicole Belloubet a souligné que la mise en examen est "le seuil qui peut déclencher un départ." "Tel n'est pas le cas aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

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PARIS - Une femme, au coeur de la plus grosse fraude à la TVA sur le carbone commise à ce jour en France, est jugée à partir d'aujourd'hui à Paris.

Surnommée la "marraine du Panier", un quartier populaire de Marseille, Christiane Melgrani, 59 ans, déjà condamnée à plusieurs reprises pour trafic de stupéfiants, escroquerie aux encarts publicitaires et à la TVA dans la téléphonie, est accusée d'avoir détourné 385 millions d'euros au détriment de l'Etat français entre avril 2008 et mars 2009.

Trente-cinq autres prévenus sont jugés avec Melgrani, considérée comme l'une des actrices principales de cette fraude réalisée par le biais de sociétés à la tête desquelles elle avait placé des proches.

La fraude consistait à profiter d'une faille de la législation européenne sur les "droits à polluer" alloués aux entreprises et à acheter ces quotas hors taxe à des opérateurs étrangers pour les revendre à des sociétés françaises soumises à la TVA, en "oubliant" au passage de reverser celle-ci à l'Etat.

Au total, la Cour des comptes a évalué à 1,6 milliard d'euros la perte subie par l'Etat français entre l'automne 2008 et juin 2009. Pour l'ensemble de l'UE, la perte serait de cinq à six milliards d'euros.

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PARIS - Le parquet de Paris a ouvert le 30 août 2017 une information judiciaire contre "X" pour escroquerie à la suite du jugement du tribunal de commerce de Paris évitant à Bernard Tapie la saisie de ses biens pour le remboursement de 404 millions d'euros à l'Etat, a-t-on appris hier de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart.

Le 6 juin dernier, le tribunal de commerce de Paris a jugé insaisissables les biens de Bernard Tapie et approuvé son plan de remboursement sur six ans de 404 millions d'euros au consortium de réalisation (CDR), structure publique gérant le passif du Crédit Lyonnais.

Cette somme avait été attribuée en 2008 à l'homme d'affaires dans le cadre de son litige avec cette banque sur la revente du groupe Adidas. La Cour de cassation a confirmé en mai dernier la condamnation de Bernard Tapie et de son épouse à rembourser le montant de l'arbitrage.

A ces 404 millions d'euros s'ajoutent quelque 65 millions d'euros d'intérêts et de frais de liquidation.

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STRASBOURG - Ian Boucard, candidat Les Républicains à l'élection législative partielle organisée hier dans la première circonscription du Territoire de Belfort, est arrivé en tête au premier tour de scrutin avec 39% des suffrages.

Ancien assistant parlementaire de Damien Meslot, le maire de Belfort, et soutien de Laurent Wauquiez, Ian Boucard affrontera dimanche prochain au second tour Christophe Grudler, candidat MoDem soutenu par La République en marche, qui obtient 26,7% des suffrages.

Le Conseil constitutionnel avait invalidé le scrutin de juin dernier et l'élection de Ian Boucard en raison de tracts que ce dernier avait diffusés avant le second tour, laissant croire que le FN et La France insoumise appelaient à voter en sa faveur.

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PARIS - La crue de la Seine doit atteindre ce matin un pic entre 5,85 mètres et 5,95 mètres, alors que la situation commence à se stabiliser, notamment dans le bassin de la Seine, à la faveur d'une accalmie des précipitations.

Quelque 1.500 personnes ont été évacuées en Ile-de-France, où 242 communes sont affectées. La cote de la Seine était de 5,80 mètres au pont d'Austerlitz hier midi.

Le fleuve avait atteint 6,10 mètres en juin 2016. La crue historique de la Seine remonte à 1910, à 8,62 mètres.

La SNCF a annoncé que les sept stations parisiennes du RER C (Saint-Michel-Notre-Dame, Musée d'Orsay, Invalides, Champ de Mars, Avenue du Président Kennedy, Boulainvilliers et Pont de l'Alma) resteraient fermées au moins jusqu'au 5 février.

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STOCKHOLM - Ingvar Kamprad, fondateur de la célèbre chaîne de magasins de meubles prêts à monter Ikea, est décédé hier à l'âge de 91 ans. Il avait fondé Ikea en 1943 alors qu'il n'avait que 17 ans mais il n'a rencontré le succès qu'en 1956 lorsque la société a produit ses premiers meubles en kit.