LE PRÉSIDENT SOUDANAIS DÉPOSÉ PAR L'ARMÉE

KHARTOUM - Le président soudanais Omar Hassan el Béchir, au pouvoir depuis 1989, a été déposé jeudi par l'armée, qui a annoncé la formation d'un conseil militaire chargé d'assurer l'intérim pendant deux ans et la tenue d'élections à l'issue de cette période transitoire.

Mais les opposants au régime, mobilisés depuis décembre, ont exigé l'instauration d'un régime civil. "Nous n'accepterons qu'un gouvernement de transition civil composé d'éléments parties prenantes de la Proclamation de la liberté et du changement", a déclaré Omar Saleh Sennar, membre de l'Association des professionnels soudanais (APS), à la pointe de la contestation

Le chef de l'Etat, âgé de 75 ans, a été arrêté et mis "en lieu sûr", a précisé le ministre de la Défense, Aouad Mohamed Ahmed Ibn Aouf, dans une allocution télévisée. Il a en outre annoncé l'instauration pour trois mois de l'état d'urgence, un couvre-feu national et la suspension de la Constitution.

L'espace aérien sera par ailleurs fermé pendant vingt-quatre heures et les frontières le seront également jusqu'à nouvel ordre.

Omar Hassan el Béchir, qui se trouve "sous bonne garde" à la résidence présidentielle, dit-on de sources soudanaises, a été inculpé de génocide par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis au Darfour après le soulèvement de 2003, dont la répression aurait fait 300.000 morts.

---

MAY S'EXPLIQUE AUX COMMUNES APRÈS LE REPORT DU BREXIT

LONDRES - La Première ministre britannique Theresa May est allée s'expliquer jeudi à la Chambre des communes après avoir obtenu la veille un report de six mois de la sortie de son pays de l'Union européenne.

Les Vingt-Sept lui ont laissé jusqu'au 31 octobre pour trouver un compromis avec le Parti travailliste et faire adopter son plan de sortie de l'UE, que les députés ont rejeté trois fois.

"Ce n'est pas dans les habitudes de la politique britannique (...) Parvenir à un accord ne sera pas facile car, pour réussir, les deux parties devront faire des compromis", a déclaré Theresa May, qui poursuit ses discussions avec l'opposition travailliste.

Jeremy Corbyn, chef de file du Parti travailliste, s'est quant à lui réjoui de l'attitude du gouvernement qui semble, selon lui, disposé à faire des compromis.

Mais le nouveau sursis a soulevé l'indignation dans les rangs des "brexiters". Bill Cash a parlé d'une "abjecte capitulation".

LE POINT sur les négociations du Brexit

---

JULIAN ASSANGE ARRÊTÉ PAR LA POLICE BRITANNIQUE

LONDRES - Julian Assange, fondateur du site WikiLeaks, a été arrêté jeudi par la police britannique à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il s'était réfugié il y a près de sept ans.

Les Etats-Unis ont demandé son extradition, l'accusant d'avoir cherché en 2012 à pirater un ordinateur du gouvernement américain.

La police britannique a précisé avoir été invitée par l'ambassadeur d'Equateur à pénétrer dans l'ambassade, Quito ayant mis fin à l'asile diplomatique dont bénéficiait le lanceur d'alertes australien.

Le président équatorien Lenin Moreno a souligné que cette protection avait été retirée à Julian Assange en raison, selon lui, de violations répétées des conventions internationales.

Agé de 47 ans, Julian Assange s'était réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres en juin 2012 pour ne pas risquer d'être envoyé en Suède, où il était accusé de viol, et de crainte aussi que les autorités britanniques décident son extradition vers les Etats-Unis après la publication sur WikiLeaks de documents confidentiels de l'administration américaine.

WikiLeaks a accusé le gouvernement équatorien d'avoir violé le droit international en retirant l'asile politique à Julian Assange.

L'ancien président équatorien Rafael Correa a aussi dénoncé l'arrestation du lanceur d'alertes et a accusé de "trahison" son successeur à la tête de l'Etat.

---

L'ÉPOUSE DE CARLOS GHOSN SE PRÉSENTE AU TRIBUNAL À TOKYO

TOKYO - L'épouse de Carlos Ghosn, Carole, s'est présentée jeudi après-midi à un tribunal de Tokyo pour être interrogée par la justice japonaise, rapporte l'agence de presse nippone Kyodo.

Carlos Ghosn, ex-président de Nissan, a été arrêté la semaine dernière, pour la quatrième fois depuis novembre, pour des soupçons d'enrichissement personnel au détriment du constructeur automobile japonais.

Sa femme, française, avait quitté le Japon après cette nouvelle arrestation mais elle y est retournée mercredi pour témoigner.

EXCLUSIF L'arrestation de Ghosn est illégale, affirment ses avocats

---

AIDER LES "MÈRES ISOLÉES", UNE DES PISTES POST-"GRAND DÉBAT"

PARIS - Des mesures en faveur des "mères isolées", dont la voix s'est fait entendre lors de la crise inédite des "Gilets jaunes" qui secoue la France depuis cinq mois, pourraient figurer parmi les annonces de l'exécutif issues du "grand débat" national et promises pour "les prochains jours".

Evoquée par Emmanuel Macron, la mise en place d'un mécanisme de garantie des paiements des pensions alimentaires non honorées - qui représentent entre 30 et 40% d'entre elles selon l'Agence de recouvrement des impayés de pensions alimentaires (Aripa) - pourrait notamment être confirmée.

"Je veux qu'on crée les moyens d'apporter une réponse concrète, rapide", avait déclaré le chef de l'Etat en février lors de la visite d'un centre d'insertion professionnelle à Bordeaux. "Je le dis très clairement, je veux ici rassurer les associations et les femmes qui se sont exprimées : on n'ira pas vers la dépénalisation du non-paiement des pensions".

Actuellement, le défaut de paiement ou le paiement partiel d'une pension alimentaire pendant deux mois constitue un délit d'"abandon de famille", puni par la loi de 15.000 euros d'amende et de deux ans de prison.

LES MESURES POST-GRAND DÉBAT "S'ÉTALERONT DANS LE TEMPS"

PARIS - Les mesures post-"grand débat" national, qui seront annoncées dans les prochains jours par Emmanuel Macron, seront faites de "compromis" et "s'étaleront dans le temps", a indiqué jeudi la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

"Dès lors que la sortie de ce grand débat ne peut pas se résumer à quelques mesures symboliques, et qu'il s'agit vraiment de changer le cadre de notre projet national, de toute évidence ces réponses s'étaleront dans le temps", a-t-elle déclaré sur CNews.

---

OCDE

LES SALAIRES EN FRANCE TOUJOURS PARMI LES PLUS TAXÉS

PARIS - La France figure toujours dans le peloton de tête des pays de l'OCDE dans lesquels la pression fiscale sur les salaires est la plus forte, selon un rapport publié jeudi par l'Organisation de coopération et de développement économiques.

La charge fiscale sur les revenus du travail, que l'OCDE décrit par l'expression "coin fiscal", y est restée l'an dernier bien supérieure à la moyenne de l'OCDE, quelle que soit la composition du foyer fiscal.

Cette pression fiscale est mesurée en faisant la somme des impôts et cotisations sociales salariales mais aussi patronales, dont sont déduites les allocations et prestations sociales perçues par les contribuables, le tout étant rapporté au coût de la main-d'oeuvre.

---

APRÈS LES USA, MONSANTO SUBIT UN REVERS JUDICIAIRE EN FRANCE

LYON/PARIS - Monsanto, déjà condamné aux Etats-Unis, a subi jeudi un nouveau revers judiciaire, cette fois en France où la multinationale a été reconnue responsable, par la cour d'appel de Lyon, des problèmes de santé dont se plaint un agriculteur charentais.

La justice française examinera plus tard la question de l'indemnisation éventuelle de Paul François, qui a inhalé accidentellement en 2004 de l'herbicide Lasso et mène depuis 12 ans une bataille judiciaire à rebondissements. L'exploitant agricole réclame un peu plus d'un million d'euros.

Le groupe Bayer, qui a racheté Monsanto, réfléchit à la possibilité de former un nouveau pourvoi en cassation.