LE CHEF DU CONSEIL MILITAIRE SOUDANAIS DÉMISSIONNE
KHARTOUM - Le ministre soudanais de la Défense, Aouad
Mohamed Ahmed Ibn Aouf, qui a pris la tête du conseil militaire
formé après la destitution du président Omar el Béchir, a
annoncé vendredi sa démission et son remplacement par le général
Abdel Fattah Abdelrahman Bourhan, lors d'une allocution
télévisée.
Plusieurs centaines de milliers de personnes s'étaient
rassemblées quelques heures plus tôt dans le centre de Khartoum
pour protester contre l'instauration de ce conseil militaire et
exiger la formation d'un gouvernement civil.
"C'est un pas dans la bonne direction et une reconnaissance
des revendications des masses qui nous rapproche de la
victoire", s'est félicité Rachid Saïd, porte-parole de
l'Association des professionnels soudanais (APS), mouvement à
l'origine des manifestations qui ont provoqué la destitution
d'Omar el Béchir.
"Nous sommes déterminés à obtenir la mise en oeuvre des
demandes que nous avons transmises à l'armée. Nous invitons les
masses à rester dans les rues jusqu'à leur application", a-t-il
ajouté.
Les généraux qui ont déposé le président jeudi avaient
annoncé dans un premier temps une période transitoire de deux
ans suivie d'élections, mais ont proposé vendredi de la ramener
à un mois, ce que les manifestants ont refusé, exigeant la
restitution immédiate du pouvoir à une administration civile.
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MANIFESTATION À ALGER POUR DEMANDER LE DÉPART DU "CLAN
BOUTEFLIKA"
ALGER - Des centaines de milliers de manifestants se sont
rassemblés à Alger pour le huitième vendredi consécutif afin de
réclamer le départ des proches de l'ancien président Abdelaziz
Bouteflika, qui a démissionné il y a dix jours sous la pression
de la rue.
La police a fait usage de gaz lacrymogène dans la soirée
pour disperser des jeunes manifestants dans le centre-ville,
mais les rassemblements se sont globalement déroulés dans le
calme, rapportent des témoins.
Les forces de l'ordre ont ensuite fait état de 108
arrestations, après des heurts avec des fauteurs de troubles
"infiltrés" parmi les manifestants qui ont fait 27 blessés dans
leurs rangs.
Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, la
chambre haute du Parlement, a été désigné mardi comme chef de
l'Etat par intérim pour une période maximale de 90 jours.
Une élection présidentielle sera organisée le 4 juillet,
veille de l'anniversaire de l'indépendance de 1962.
"Non à Bensalah !", scandaient les manifestants réunis dans
le centre d'Alger comme tous les vendredi depuis le 22 février.
"Nous voulons que tous les corrompus soient jugés", lisait-on
sur une banderole.
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LES COMBATS SE POURSUIVENT À TRIPOLI, MILLIERS DE DÉPLACÉS
TRIPOLI - Des fusillades et des explosions ont été entendues
vendredi dans les faubourgs sud de Tripoli où les forces du
maréchal Khalifa Haftar affrontent depuis une semaine celles du
gouvernement de Fayez al Serraj, reconnu par la communauté
internationale.
Selon les Nations unies, les violences ont conduit 9.500
personnes à quitter les zones de combat.
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dit avoir
élaboré un plan d'urgence pour venir en aide aux "milliers,
voire aux centaines de milliers de déplacés".
Le maréchal Haftar, homme fort de l'est du pays et chef de
l'Armée nationale libyenne (ANL), a annoncé la semaine dernière
son intention de s'emparer de la capitale.
Les combats se concentrent autour de l'ancien aéroport
international, à 11 km au sud du centre-ville.
Depuis une semaine, les affrontements ont fait 75 morts -
dont 17 civils - et 323 blessés, selon un bilan fourni par
l'Onu.
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UKRAINE: POROCHENKO ET ZELENSKI REÇUS À PARIS
PARIS/BERLIN - Emmanuel Macron reçoit ce vendredi à l'Elysée
le président ukrainien Petro Porochenko ainsi que l'acteur
Volodomir Zelenski, qui s'affronteront au second tour de
l'élection présidentielle le 21 avril.
Porochenko aura auparavant été reçu par Angela Merkel à
Berlin.
Au premier tour, le 31 mars, Zelenski, novice en politique,
est arrivé largement en tête avec 30% des voix, distançant
nettement Porochenko (16%).
La France et l'Allemagne sont associés aux accords de Minsk
signés par l'Ukraine et la Russie pour tenter de trouver une
solution au conflit en cours depuis cinq ans dans l'est de
l'Ukraine.
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CPI: PAS D'ENQUÊTE SUR DES CRIMES DE GUERRE EN AFGHANISTAN
AMSTERDAM - Les juges de la Cour pénale internationale (CPI)
ont rejeté vendredi à l'unanimité la demande du procureur
d'ouvrir une enquête pour crimes contre l'humanité et crimes de
guerre en Afghanistan.
La Chambre préliminaire II de la CPI estime qu'"une enquête
sur la situation en Afghanistan à ce stade ne servirait pas les
intérêts de la justice", précise le tribunal international dans
un communiqué.
En novembre 2017, le procureur de la CPI avait demandé
l'ouverture d'une enquête sur des crimes de guerre et crimes
contre l'humanité qui pourraient avoir été commis en Afghanistan
dans le conflit qui s'y déroule plus de quinze ans.
Le mois dernier, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils allaient
retirer ou refuser l'octroi de visas aux membres de la CPI qui
cherchent à établir si les forces américaines ou leurs alliés
ont commis des crimes de guerre en Afghanistan.
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LA DÉTENTION DE GHOSN PROLONGÉE JUSQU'AU 22 AVRIL
TOKYO - Les autorités japonaises ont prolongé la détention
de Carlos Ghosn de huit jours, jusqu'au 22 avril, pour permettre
au procureur d'engager des poursuites contre l'ancien patron de
Nissan, a annoncé vendredi le tribunal de district de Tokyo.
Libéré le 6 mars contre le versement d'une caution de neuf
millions de dollars après 108 jours de détention au Japon,
Carlos Ghosn avait été de nouveau arrêté jeudi dernier sur ordre
du parquet de Tokyo.
Il est soupçonné d'enrichissement personnel et accusé
d'avoir causé à Nissan des pertes financières de cinq millions
de dollars entre décembre 2015 et juillet 2018.
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POLICE: UNE CELLULE D'ÉCOUTE POUR PRÉVENIR LES SUICIDES
PARIS - Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a
annoncé vendredi la mise en place d'une cellule de vigilance
pour prévenir les suicides dans la police, dont le nombre est en
forte hausse en début d'année.
Les syndicats de police ont tiré cette semaine la sonnette
d'alarme après les nouveaux drames qui se sont produits le
week-end dernier.
Selon Alternative Police-CFDT, 25 policiers se sont donné la
mort depuis le début de l'année, selon Unsa Police, 24, soit
autant en trois mois qu'en huit mois en 2018.
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LA FRANCE COUPABLE DE VIOLATIONS AU DROIT AU LOGEMENT
PARIS - La France est coupable de violations des droits de
l'homme dans sa gestion des sans-abris, déclare vendredi la
rapporteure spéciale de l'Onu sur le droit au logement, Leilani
Farha.
A l'issue d'une visite de dix jours en France, la juriste
canadienne dresse un bilan sévère de l'état du droit au logement
en France. Si la France est l'un des rares pays à avoir inscrit
dans la loi le droit opposable à un logement (DALO), elle
connaît comme la plupart de ses voisins européens - la Finlande
fait figure d'exception - une augmentation du nombre des
personnes sans abri sur son sol depuis une dizaine d'années,
après la crise de 2008 et l'afflux de migrants via la
Méditerranée.
"En France, le système est tel que de nombreuses personnes
n'ont même pas accès aux services d'hébergement d'urgence les
plus basiques", a noté Leilani Farha dans une interview à
Reuters, citant notamment l'échec du numéro d'urgence national
115, débordé par le nombre d'appels.
Selon la dernière estimation de l'Insee, en 2014, quelque
140.000 personnes seraient sans domicile en France, dont près de
12.000 à la rue.