LE GOUVERNEMENT TIENDRA COMPTE DU DÉBAT, ASSURE PHILIPPE

PARIS - Edouard Philippe a assuré mercredi que le gouvernement tiendrait compte de ce qui sera dit lors du "Grand débat national", en réponse aux doutes exprimés sur la sincérité d'un exercice censé apporter une réponse au mouvement des "Gilets jaunes".

"Débattre, c'est aussi tenir compte de ce qui a été dit, sinon on débattrait pour rien et nous affirmons clairement notre volonté de tenir compte de tout ce qui aura été dit", a dit le Premier ministre à l'issue d'un séminaire gouvernemental.

"C'est la raison pour laquelle nous avons décidé de reporter l'examen au Parlement de sujets sur lesquels nous savons qu'il nous faudra avancer", a-t-il souligné citant la réforme institutionnelle dont l'examen qui devait reprendre en janvier a été repoussé à l'issue du débat.

L'examen "des textes sur l'organisation territoriale" attendra également les résultats des débats avant de passer devant le Parlement tout comme la Loi d'orientation sur les mobilités, qui sera reportée d'un mois, a-t-il précisé.

Le "Grand débat national", dont le coup d'envoi sera donné mardi prochain par Emmanuel Macron, est censé répondre aux questions nées de la crise des "Gilets jaunes".

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LES ENTREPRISES PRÊTES À "OUVRIR LES COMPTES" DANS LE GRAND DÉBAT

PARIS - Les entreprises sont prêtes à jouer le jeu du grand débat national en ouvrant leurs comptes, a dit mercredi le président du Medef, qui souligne toutefois que "le poids de l'Etat et des impôts" est au coeur de la crise des "Gilets jaunes".

Le gouvernement devait parachever mercredi les modalités du grand débat national censé débuter le 15 janvier.

"Nous on est prêts à participer à ce débat, on est prêts à ouvrir les comptes", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux sur RTL.

"Oui, on est prêts à ouvrir les livres des entreprises, expliquer comment une entreprise ça fonctionne."

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JOUANNO - L'EXÉCUTIF OUVERT À LA TRANSPARENCE SALARIALE

PARIS - Le ministre de l'Economie et des Finances s'est dit favorable mercredi à un effort de transparence sur les rémunérations dans la haute fonction publique, au lendemain du retrait du grand débat national de Chantal Jouanno, qui juge légitime le "questionnement" sur ces traitements.

La présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) a annoncé mardi soir sur France 2 qu'elle renonçait au pilotage du grand débat national proposé par Emmanuel Macron en réponse à la crise des "Gilets jaunes", à cause de la polémique sur le montant de son salaire.

L'hebdomadaire Marianne a révélé lundi que l'ex-ministre percevait 14.700 euros brut par mois. Elle restera à la tête du CNDP malgré son retrait.

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POUVOIR D'ACHAT ET FISCALITÉ EN TÊTE DES PRÉOCCUPATIONS DES FRANÇAIS

PARIS - Les questions de pouvoir d'achat et de fiscalité sont en tête des préoccupations des Français, selon un sondage Elabe pour BFM TV publié mercredi dans la perspective du "Grand débat national" organisé par le gouvernement.

Amenés à se prononcer sur les thèmes qu'ils souhaiteraient voir abordés en priorité, 48% des sondés ont cité le pouvoir d'achat, et 44% les impôts et taxes.

L'emploi et les inégalités/injustices sociales viennent ensuite, cités respectivement par 29% et 28% des 1.003 personnes âgées de plus de 18 ans interrogées les 8 et 9 janvier.

Pour ce qui est du "Grand débat" qui sera lancé la semaine prochaine par Emmanuel Macron, 41% des sondés disent avoir l'intention d'y participer, dont 12% "certainement".

A l'inverse, 40% ne comptent pas y contribuer, et 18% n'ont pas encore pris de décision à ce sujet.

PARIS - La confiance des ménages a chuté en France en décembre pour le deuxième mois consécutif, atteignant son niveau le plus bas depuis plus de quatre ans sur fond d'inquiétudes au sujet du niveau de vie et du pouvoir d'achat, thémes au coeur des revendications des "Gilets jaunes", selon les données publiées mercredi par l'Insee.

L'indicateur synthétisant cette confiance a reculé de quatre points pour s'établir à 87, son plus bas niveau depuis novembre 2014, un recul plus marqué que prévu, alors que les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en moyenne à 90.

Avec un recul cumulé de sept points sur les deux derniers mois de l'année, il s'éloigne de plus en plus de sa moyenne de longue période, qui s'établit à 100.

Sa valeur de novembre, annoncée à 92 en première estimation, a été révisée en baisse d'un point.

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BREXIT-WESTMINSTER INFLIGE UN NOUVEAU REVERS À THERESA MAY

LONDRES - Le Parlement britannique a infligé un nouveau camouflet mercredi à la Première ministre Theresa May en cherchant à réduire de façon drastique le délai laissé au gouvernement pour présenter un "plan B" de sortie de l'Union européenne, en cas de rejet du projet actuel lors du vote, le 15 janvier à Westminster.

A la reprise du débat parlementaire sur le Brexit, la disposition adoptée par 308 voix contre 297 vise à ne laisser que trois jours ouvrables à l'exécutif pour présenter un autre plan, alors que le délai spécifié dans la loi sur le Brexit est de 21 jours.

Le porte-parole de Theresa May a relativisé l'importance de ce vote en grande partie symbolique, qui n'engage en rien le gouvernement mais risque d'exacerber les tensions.

"Nous faisons tout notre possible pour remporter le vote qui compte, celui de mardi prochain", a-t-il dit. "Mais si cela ne se produit pas, nous avons aussi l'intention de répondre rapidement aux interrogations et de donner (aux députés) des assurances sur la suite."

Le ministre du Brexit, Stephen Barclay, a tenu lui aussi à "rassurer" les députés en soulignant la volonté du gouvernement d'agir vite s'il ne remporte pas le vote du 15 janvier.

Pour se donner des chances accrues de remporter ce vote, le gouvernement est disposé à modifier la formulation du texte qui va être soumis au Parlement, a par ailleurs déclaré Stephen Barclay.

Il faisait référence à un amendement qui donnerait aux parlementaires la possibilité de s'exprimer à nouveau par un vote avant la mise en oeuvre éventuelle de la clause de sauvegarde ("backstop") destinée à éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, le principal point de crispation à Westminster.

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TRUMP ET LES DÉMOCRATES SE SÉPARENT SANS ACCORD SUR LE SHUTDOWN

WASHINGTON - La réunion organisée mercredi à la Maison blanche entre Donald Trump et les chefs de file démocrates a tourné court, le président ayant pris congé de ses interlocuteurs lorsque ces derniers ont réaffirmé ne pas vouloir financer le mur qu'il ambitionne d'ériger à la frontière mexicaine.

"Il a demandé à la présidente Pelosi 'allez vous accepter mon mur ?'. Elle a dit non. Alors, il s'est levé et il a dit 'dans ce cas, nous n'avons plus rien à nous dire' et il est parti", a déclaré Chuck Schumer, qui dirige la minorité démocrate au Sénat, en relatant l'échange entre Donald Trump et Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants.

"Une fois de plus, il a piqué sa crise de colère parce que les choses ne vont pas dans son sens", a-t-il ajouté à propos du président des Etats-Unis.

Donald Trump a déploré de son côté une "totale perte de temps".

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ESPOIR D'ACCORD USA-CHINE APRÈS LES DISCUSSIONS DE PÉKIN

PEKIN - Les négociations commerciales sino-américaines à Pékin se sont achevées mercredi après avoir été prolongées d'une journée, dans un contexte marqué par des signes de progrès sur certains dossiers, dont les achats de produits agricoles américains et un meilleur accès aux marchés chinois.

Il s'agissait de la première session de négociations entre Pékin et Washington depuis que les présidents Donald Trump et Xi Jinping ont décidé début décembre d'une trêve de 90 jours dans la guerre commerciale opposant les deux premières puissances économiques de la planète.

Le ministère chinois des Affaires étrangères, qui a annoncé la conclusion de ces négociations, a noté que leur prolongation soulignait le "sérieux" des discussions. Les résultats seront détaillés prochainement, a précisé le porte-parole du ministère, Lu Kang, lors de son point presse quotidien.

Les marchés financiers en Asie et en Europe ont salué ces signaux qui entretiennent l'espoir que Pékin et Washington pourraient enterrer la hache de guerre commerciale.

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REJET DE LA LA DEMANDE DE REMISE EN LIBERTÉ DE GHOSN

TOKYO - Le tribunal de Tokyo a rejeté mercredi la demande de remise en liberté de Carlos Ghosn, détenu depuis le 19 novembre pour des soupçons de malversations financières en tant que dirigeant de Nissan.

Les avocats de Carlos Ghosn avaient déposé cette demande alors que le PDG de Renault et de l'alliance Renault-Nissan a eu l'occasion mardi de clamer publiquement son innocence pour la première fois depuis son arrestation, à l'occasion d'une audience devant le tribunal de Tokyo.

Sa période actuelle de détention doit prendre fin vendredi mais le parquet pourrait formuler des accusations supplémentaires susceptibles d'entraîner une nouvelle arrestation immédiate.

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RDC-LES RÉSULTATS DE L'ÉLECTION PAS ENCORE CONNUS

KINSHASA - Les résultats de l'élection présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC), qui devaient être communiqués mercredi vers 22h00 GMT par la commission électorale nationale (Céni), ne sont pas encore connus.

La Céni avait annoncé s'être réunie dans la nuit de mardi à mercredi afin de mener "une série d'évaluations et de délibérations, à l'issue desquelles elle procédera à la publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle".

Des opposants ont accusé les autorités de fraude et des rumeurs font état de négociations secrètes entre le gouvernement et un candidat d'opposition, Félix Tshisekedi, en vue d'un partage du pouvoir.

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MALTE AUTORISE 49 MIGRANTS À ACCOSTER

LA VALETTE - Malte a autorisé les navires humanitaires allemands Sea-Watch 3 et Sea-Eye, à bord desquels se trouvent 49 migrants depuis près de trois semaines, à accoster à La Valette, a annoncé mercredi le Premier ministre Joseph Muscat.

Cette autorisation fait suite à un accord avec huit autres pays membres de l'Union européenne qui ont accepté d'accueillir au total quelque 300 migrants arrivés ces dernières semaines dans l'île méditerranéenne.

L'accord conclu grâce à une médiation de la Commission européenne prévoit que les 49 migrants des navires Sea-Watch 3 et Sea-Eye et 249 autres migrants arrivés à Malte en décembre seront répartis entre l'Allemagne, la France, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et la Roumanie. Les autres, dont 44 Bangladais, seront renvoyés dans leurs pays, a ajouté Joseph Muscat.