STRASBOURG-LE TIREUR ABATTU PAR LA POLICE, L'EI REVENDIQUE

STRASBOURG - Des policiers ont abattu jeudi soir, au terme de 48 heures de traque, l'auteur de l'attaque qui a fait mardi au moins trois morts et 13 blessés à Strasbourg dans le quartier du marché de Noël.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, arrivé quelques heures plus tôt dans la capitale alsacienne, a confirmé que Cherif Chekatt, 29 ans, avait été "neutralisé" par des hommes de "Brigade spécialisée de terrain" (BSP) de la ville.

Un équipage de la BSP composé de trois policiers a aperçu à 21h00 "un individu qui déambulait sur la voie publique" dans une rue du quartier de Neudorf, a-t-il expliqué lors d'une brève déclaration à la presse à la préfecture.

Cherif Chekatt avait été blessé lors d'un échange de coups de feu avec des soldats du dispositif Sentinelle mardi soir avant de disparaître dans le quartier de Neudorf, qu'il connaît bien pour y avoir vécu dans sa jeunesse.

L'agence de propagande de l'Etat islamique, Amaq, l'a présenté comme un de ses "soldats" sur son site internet, sans fournir de preuve. Amaq affirme que Cherif Chekatt avait répondu "à des appels à cibler des citoyens des pays de la coalition" internationale au Moyen-Orient.

Cherif Chekatt, 29 ans, délinquant multirécidiviste et violent dont la radicalisation présumée a été détectée en prison, n'avait jamais jusque-là montré de velléité de passer à l'acte. Toutefois selon le procureur de la République de Paris, des témoins l'ont entendu crier "Allah Akbar !", cri de ralliement des djihadistes, lors de son équipée meurtrière de mardi soir.

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BREXIT: MAY DEMANDE L'AIDE DES EUROPÉENS QUI EXCLUENT DE RENÉGOCIER

BRUXELLES - La Première ministre britannique, Theresa May, a demandé jeudi aux autres dirigeants européens des concessions pour l'aider à obtenir l'aval de son Parlement en janvier sur l'accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

La dirigeante britannique a appelé ses partenaires de l'UE à lui fournir des assurances sur la question de la clause de sauvegarde, mesure destinée à empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Ce "backstop" cristallise l'opposition des députés britanniques conservateurs tenants d'une ligne dure sur le Brexit.

Les Européens, comme ils l'avaient déjà fait en début de semaine, ont répété jeudi soir qu'il n'était pas question de renégocier le projet d'accord enteriné fin novembre après dix-huit mois de négociations ardues. Ils ont toutefois indiqué que cette clause de sauvegarde ne serait que temporaire.

 

LE POINT sur les négociations du Brexit

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ROME ET LA CE PROCHES D'UN ACCORD SUR LE BUDGET ITALIEN

BRUXELLES - Le gouvernement italien et la Commission européenne sont proches d'un accord, ont annoncé jeudi les deux parties, au lendemain de la présentation d'un nouveau projet de budget prévoyant un déficit budgétaire de 2,04% du PIB.

Le projet initial, qui tablait sur un déficit de 2,4%, a été rejeté le mois dernier par l'exécutif bruxellois, qui a ouvert la voie à une pro

cédure disciplinaire pour "déficit excessif".

Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a dit jeudi à la presse avoir eu un entretien "extrêmement constructif" avec le ministre italien des Finances, Giovanni Tria.

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MACRON PROMET DE NE PAS ALLER CONTRE LES ASPIRATIONS DES FRANCAIS

BRUXELLES - Emmanuel Macron a assuré jeudi qu'il ne mènerait jamais le projet européen contre les aspirations "légitimes" des Français, trois jours après ses concessions aux "Gilets jaunes" qui porteront le déficit public au-delà de la limite européenne.

Une promesse aux accents de campagne électorale, à moins de six mois d'élections européennes délicates pour le chef de l'Etat. Selon un sondage Ifop, le Rassemblement national arrive en tête des intentions de vote, avec 24%, soit six points de plus que l'alliance La République en Marche-MoDem.

Après trois semaines de manifestations et de violences, le président français a été contraint de renoncer temporairement à maintenir le déficit sous la limite de 3% du PIB, un pilier de sa stratégie économique et diplomatique en Europe.

 

SUR LE FRONT BUDGETAIRE, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a déclaré mercredi soir que le gouvernement n'excluait pas de faire participer les plus grandes entreprises à l'effort nécessaire pour limiter le dérapage du déficit à la suite des concessions consenties aux "Gilets jaunes".

"Avec ces dépenses supplémentaires, nous allons dépasser les 3% (de PIB pour le déficit public en 2019) et je souhaite que nous prenions toutes les mesures nécessaires pour nous rapprocher le plus possible de ces 3% et être au plus près (...) de nos engagements européens", a-t-il dit au Sénat.

Priée de dire s'il était possible de retarder des aides ou de moduler l'application du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) l'an prochain, une source à l'Elysée a répondu: "C'est vrai, on peut moduler les baisses de taxes."

Certains économistes suggèrent d'amender la "bascule" du CICE: pour l'heure, sa conversion en baisse de charges pérenne pour les entreprises doit se traduire en 2019 par un double coût pour l'Etat, de 20 milliards d'euros de baisse de charges patronales pour l'année à venir et de 20 milliards de versements de crédit d'impôt au titre de l'année 2018. Vingt milliards représentent environ 0,9 point de déficit.

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REJET DE LA MOTION DE CENSURE À L'ASSEMBLÉE NATIONALE

PARIS - L'Assemblée nationale a rejeté jeudi une motion de censure des députés de gauche, qui ont dénoncé la gestion de la crise des "Gilets jaunes" par un gouvernement "déconnecté du peuple" sur fond de crispations liées à l'attentat de Strasbourg.

Le texte a été voté par 70 députés, alors que la majorité requise pour faire tomber le gouvernement est de 289 voix.

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KHASHOGGI-DOUBLE CAMOUFLET POUR TRUMP AU SÉNAT

WASHINGTON - Le Sénat américain a infligé jeudi un double camouflet à Donald Trump en reconnaissant le prince héritier d'Arabie saoudite comme responsable de l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi et votant une résolution demandant un arrêt de l'aide militaire au pouvoir saoudien.

Ces deux votes du Sénat restent largement symboliques car pour entrer en vigueur, ils devraient obtenir une majorité à la Chambre des représentants, toujours dominée par les républicains jusqu'à l'installation du nouveau Congrès en janvier.

Ils constituent malgré tout une condamnation claire de la position adoptée par Donald Trump à l'égard de l'Arabie saoudite, pays qu'il considère comme un allié indispensable pour contenir l'influence de l'Iran au Moyen-Orient et pour réguler les cours mondiaux du pétrole.

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YEMEN: ACCORD TROUVÉ SUR LE STATUT DE HODEÏDA

RIMBO, Suède - Un accord a été trouvé en Suède par les délégations des belligérants yéménites sur le statut du port de Hodeïda et sur l'instauration d'un cessez-le-feu à l'échelle de sa province, a annoncé jeudi le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.

Les négociations politiques, préalables à la création d'une instance transitoire de gouvernement, ont quant à elles été repoussées à la prochaine série de pourparlers, prévue pour le mois prochain, a-t-il ajouté.

A Hodeïda, par lequel transite l'essentiel de l'aide internationale destinée à la population du Yémen, des forces de sécurité locales seront déployées et des couloirs humanitaires seront établis, a expliqué Antonio Guterres.

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COP24: UN PROJET D'ACCORD ATTENDU DANS LA JOURNÉE À KATOWICE

KATOWICE, Pologne - La présidence polonaise de la COP24, la conférence de Katowice sur le climat, doit présenter ce jeudi un projet sur la mise en oeuvre de l'Accord de Paris, sur son financement et sur les futures objectifs à atteindre dans la lutte contre le réchauffement.

Ce texte doit être présenté vers 16h00 GMT aux délégués des 130 pays présents, dans l'espoir de parvenir à une version définitive de l'accord entre les ministres d'ici la clôture de la conférence vendredi.

Le secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres a mis les délégués en garde mercredi contre le risque d'envoyer "un message désastreux" au monde s'ils ne parvenaient pas à s'entendre.

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RENAULT-LA FRANCE PRÉPARE L'APRÈS GHOSN

PARIS - Le gouvernement français est à la recherche de candidats pour succéder éventuellement à Carlos Ghosn à la tête de Renault, ont dit des sources à Reuters, alors que certains administrateurs du constructeur français ont exprimé des doutes sur le maintien du PDG, détenu au Japon depuis le 19 novembre.

Réuni jeudi, le conseil d'administration de Renault a pris connaissance de certains éléments de l'enquête de Nissan, qui a conduit à l'arrestation surprise de Carlos Ghosn, inculpé lundi au Japon pour avoir minoré de près de moitié entre 2010 et 2015 ses revenus au Japon.

Si le constructeur japonais a évincé Carlos Ghosn de sa présidence trois jours après son arrestation, Renault l'a en revanche officiellement maintenu à son poste de PDG, tout en installant une direction provisoire, et a confirmé cette décision jeudi.