HULOT REGRETTE UNE "FRONDE ÉVITABLE" CONTRE LA FISCALITÉ VERTE
PARIS - Nicolas Hulot a défendu jeudi son combat pour l'écologie au gouvernement et appelé l'exécutif à développer enfin un accompagnement social "digne de ce nom" de la transition verte, dans sa première intervention médiatique depuis sa démission fracassante du ministère de la Transition écologique et solidaire il y a trois mois.
"La France se serait bien passée de cette confrontation qui effectivement oppose l'écologie au social alors que ma volonté à moi c'était de réconcilier l'écologie et le social, et on n'y est pas parvenu, et cette crise était évitable", a déclaré Nicolas Hulot, interpellé dans l'Émission politique sur France 2 sur le mouvement des "Gilets jaunes", au sixième jour de protestation contre la hausse des taxes sur les carburants.
"Je me suis battu et notamment dans les semaines qui ont précédé mon départ, pour qu'on change complètement d'échelle dans l'accompagnement social de la transition énergétique et écologique", a-t-il dit.
LA MOBILISATION DES "GILETS JAUNES" SE TASSE AVANT L'ACTE 2
PARIS - Le mouvement des "Gilets jaunes", manifestation du "ras-le-bol" fiscal d'une partie de la population française focalisé sur les prix des carburants, s'est maintenue à un bas niveau jeudi, sixième jour de mobilisation, avant le rassemblement annoncé samedi à Paris.
Le ministère de l'Intérieur a recensé à 17h00 12.000 manifestants en métropole, 3.200 sur l'île de La Réunion, soit un total quasi-identique à celui de la veille, quand 15.000 manifestants avaient été dénombrés sur tout le territoire, outremer compris.
Le ministère a comptabilisé 719 manifestations dont 171 "points de fixations", un chiffre à comparer aux quelque 2.000 blocages opérés par près de 300.000 personnes au premier jour de la mobilisation samedi dernier.
---
LA PPE VISE UNE BAISSE DE 40% DES ÉNERGIES FOSSILES D'ICI 2030
PARIS - La programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), appelée à être dévoilée mardi, visera une baisse de 40% de la consommation d'énergies fossiles d'ici 2030, a annoncé jeudi le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.
La présentation de cette feuille de route de l'Etat à dix ans dans les différentes filières de production d'énergie, qui précisera notamment l'avenir des centrales nucléaires d'EDF, est attendue mardi prochain, mais le successeur de Nicolas Hulot en dévoile des éléments dans un entretien à paraître vendredi dans Libération.
Concernant l'objectif de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité après le report de l'échéance initiale de 2025, François de Rugy évoque l'année 2035 : "Dans la PPE, nous travaillons plutôt sur un objectif de 50% de nucléaire en 2035. Il faudra modifier la loi", dit-il.
---
PARIS ET TOKYO AFFICHENT UN FRONT UNI SUR RENAULT-NISSAN
PARIS/TOKYO - Les ministres français et japonais de l'Economie ont réaffirmé jeudi dans un communiqué commun le soutien de leurs gouvernements à l'alliance entre Renault et Nissan, quelques heures après l'éviction de Carlos Ghosn de la présidence du groupe automobile japonais.
Bruno Le Maire et son homologue nippon Hiroshige Seko ont "réaffirmé (...) l'important soutien des gouvernements français et japonais à l'alliance formée entre Renault et Nissan et leur souhait partagé de maintenir cette coopération gagnante", lors d'un entretien jeudi en fin d'après-midi à Bercy.
Le conseil d'administration de Nissan a voté jeudi à l'unanimité l'éviction de son président Carlos Ghosn, en détention depuis lundi au Japon sous des accusations de fraude financière et de détournement de fonds.
Renault avait pourtant exhorté in extremis son partenaire à reporter sa décision, ont dit à Reuters des sources au fait du dossier.
---
L'ITALIE ENTEND CAMPER SUR SON BUDGET JUSQU'AUX ÉLECTIONS EUROPÉENNES
ROME - L'Italie a redit jeudi son refus de réviser son budget de relance, mettant au défi les autorités européennes de la sanctionner avant les élections parlementaires européennes de mai prochain.
Les dirigeants du gouvernement de coalition populiste ont exclu de modifier le projet de budget 2019, au lendemain de la décision de la Commission européenne de lancer une procédure disciplinaire pouvant conduire à une amende.
"Nous ne ferons pas marche arrière", a déclaré le vice-président du Conseil Matteo Salvini à la Rai. "Nous ne dépensons pas cet argent n'importe comment. L'idée est de stimuler la croissance."
---
L'UE ESPÈRE BOUCLER UN ACCORD SUR LE BREXIT DIMANCHE
BRUXELLES - La Commission européenne et le Royaume-Uni se sont mis d'accord sur un projet de déclaration fixant les rapports entre Londres et l'Union après le Brexit et l'ont présenté jeudi à l'approbation des ambassadeurs des Vingt-Sept, a-t-on appris de source diplomatique à Bruxelles.
Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE doivent se réunir dimanche en sommet extraordinaire pour valider le projet d'accord sur le Brexit conclu la semaine dernière entre les négociateurs mais de nouveaux points de désaccord sont apparus ces derniers jours entre une partie des pays membres et les Britanniques sur Gibraltar, les marchandises et la pêche.
"Les Britanniques veulent que ce soit réglé. Ils veulent un accord qui nous prépare pour un avenir meilleur (...) Cet accord est à notre portée et je suis déterminée à le concrétiser", a déclaré Theresa May, s'adressant à la presse à Londres.
LE POINT sur les négociations du Brexit:
---
ASSASSINAT DE KHASHOGGI: LA FRANCE SANCTIONNE 18 SAOUDIENS
PARIS - La France a adopté jeudi des sanctions contre dix-huit ressortissants saoudiens impliqués dans l'assassinat du journaliste et opposant Jamal Khashoggi, tué au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul début octobre.
Les 18 Saoudiens se verront interdire l'accès au territoire national ainsi qu'à l'ensemble de l'espace Schengen, a annoncé le Quai d'Orsay dans un communiqué. "Il s'agit de mesures conservatoires, susceptibles d'être revues ou étendues en fonction de l'avancée des investigations en cours."
---
LE PRINCE HÉRITIER SAOUDIEN EN TOURNÉE DANS LES PAYS ARABES
ABOU DHABI - Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, est arrivé jeudi soir à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, première étape d'une tournée dans les pays arabes destinée à redorer son image après le scandale du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.
Mohammed ben Salman devrait aussi se rendre à Buenos Aires, où se tiendra le 30 novembre le sommet du G20 auquel assisteront les dirigeants américain, turc et européens.
"MbS" est au coeur de l'enquête sur le meurtre de Khashoggi, la CIA ayant établi "avec un haut degré de certitude" que le prince héritier était le commanditaire de l'opération, selon le Washington Post.
---
LES SYNDICATS RADICAUX RESTENT AUX MANETTES À LA SNCF
PARIS - Le bloc "dur" que représentent la CGT et Sud-Rail à la SNCF a conservé sa majorité aux élections professionnelles du groupe ferroviaire, ne laissant pas présager de changement de ton avec la direction.
La CGT, premier syndicat de la SNCF, a remporté 34,02% des voix aux élections qui se sont tenues par vote électronique du 16 au 22 novembre, devant l'UNSA-Ferroviaire, avec 23,96% des votes. Sud-Rail a obtenu 17,28% et la CFDT 14,30%.
"Les élections professionnelles changent rarement la donne en matière de représentativité, les tendances sont extrêmement lentes. Et là, on observe un quasi strict statu quo", a dit Benjamin Raigneau, directeur des ressources humaines du Groupe SNCF en conférence de presse.
---
LE NOUVEAU DIRIGEANT DE FORCE OUVRIÈRE VEUT GARDER LE CAP
PARIS - Le nouveau secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, a assuré jeudi après son élection que la ligne politique dure adoptée par le troisième syndicat de France depuis avril dernier serait maintenue face au gouvernement.
Doyen du Bureau confédéral, la direction rapprochée de Force ouvrière, il a été élu avec 45,75% des voix, ce qui laissait supposer le retour à une ligne plus conciliante vis-à-vis de l'exécutif après la démission fracassante de Pascal Pavageau le mois dernier en raison de fichiers internes insultants.
---
UN INDEX DE L'ÉGALITÉ SALARIALE ENTRE FEMMES ET HOMMES
PARIS - Le gouvernement a présenté jeudi un "index de l'égalité femmes-hommes" en vue de mettre fin aux inégalités de salaires d'ici 2022, un mécanisme salué par l'ensemble des partenaires sociaux.
En moyenne, l'écart de salaire à poste et âge égal entre les femmes et les hommes reste de 9% en France. L'index, qui prendra la forme d'une note sur 100, comptabilisera cet écart de salaire mais aussi l'égale répartition des augmentations et des promotions et enfin l'augmentation des femmes de retour de congé maternité.
Les entreprises de plus de 50 salariés devront le publier tous les ans sur internet. Si leur score est inférieur à 75 sur 100 points et si elles ne se mettent pas en conformité sous trois ans, elles se verront imposer une sanction financière pouvant aller jusqu'à 1% de leur masse salariale.