Nissan Motor a frappé un grand coup. Le japonais, dont Renault est le principal actionnaire (43,4 % du capital) a acquis 34% au capital de Mitsubishi Motors Corp (MMC) pour 237 milliards de yens, soit près de 2 milliards d'euros. En s'emparant d'un peu plus du tiers du capital de Mitsubishi, Nissan en prend de fait le contrôle au vu du droit boursier japonais. Carlos Ghosn, le PDG de Nissan, a profité de la faible valorisation de sa proie.

Le sixième groupe automobile japonais a perdu près de la moitié de sa valeur depuis qu'il a reconnu, le 19 avril, la falsification de tests d'économies de carburant sur quatre modèles.

Dans un secteur de l'automobile en pleine consolidation, ce rapprochement renforce la présence de Renault-Nissan dans le monde et notamment dans l'Asie émergente où Mitsubishi est déjà bien ancré. A ce sujet, le PDG de Renault-Nissan a souligné le fort potentiel de développement de Mitsubishi, évoquant la performance de sa gamme SUV sur le marché d'Asie du Sud-Est.

Le PDG Carlos Ghosn a déclaré en conférence de presse que la synergie des ventes de Renault, Nissan, Mitsubishi et Avtovaz représenterait 10 millions de véhicules, ce qui vaut largement l'investissement sur Mitsubishi. Ce volume de ventes n'a été atteint que par les plus grands constructeurs automobiles du monde : Toyota, General Motors et Volkswagen.

Par ailleurs, Nissan a dévoilé des résultats annuels solides. Sur son exercice fiscal 2015 (clos 31 mars 2016), le constructeur automobile japonais a enregistré un bénéfice net en hausse de 14,5% à 4 milliards d'euros grâce à une forte demande en Amérique du Nord.

En Bourse, ces bonnes nouvelles profitent à Renault, une des rares hausses du CAC 40, dont le titre grimpe de 0,52% à 81,48 euros.