PARIS (Agefi-Dow Jones)--Il est encore trop tôt pour définir la structure qui permettra de pérenniser l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, a déclaré le PDG de cette alliance, Carlos Ghosn, dans un entretien aux Echos publié mardi.

Interrogé par le quotidien, qui rappelle que Carlos Ghosn avait indiqué que la solution devant inscrire cette alliance dans le marbre devrait être trouvée plutôt au début de son mandat -qui court jusqu'en 2022- le dirigeant répond qu'il "est encore trop tôt". "Un mandat, c'est quatre ans", ajoute-t-il.

Dans le cadre de ce nouveau mandat à la tête de Renault et de l'alliance, Carlos Ghosn a pour principale mission de trouver la structure adéquate pour que cette alliance survive à son départ, le dirigeant étant souvent présenté comme la clef de voûte assurant la cohérence entre Nissan et Renault. Une fusion entre les constructeurs automobiles japonais et français fait partie des options sur la table, même si le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a dit ne pas y être favorable.

Interrogé par ailleurs sur un éventuel intérêt de l'alliance pour Ford en Europe ou Fiat Chrysler, Carlos Ghosn indique que "l'alliance ne prendra aucune initiative". "Nous sommes déjà le premier groupe mondial, avec 11 millions de voitures envisagées cette année. Nous n'avons pas besoin de grandir", souligne-t-il.

Au sujet d'un possible Brexit dur, dossier sensible pour Nissan qui emploie 7.000 personnes dans son usine de Sunderland, Carlos Ghosn estime que "personne n'est capable de dire ce qui va se passer dans trois mois". "Nous avons reçu il y a deux ans des assurances du gouvernement britannique sur la prise en compte de la compétitivité de l'industrie automobile dans les négociations. Franchement, il n'y a pas de raison d'en douter", poursuit-il. "Cela dit, si les conclusions allaient contre nos intérêts, nous en tirerons les conséquences", prévient-il toutefois.

Quant aux tensions sur le commerce mondial, Carlos Ghosn constate qu'on ne peut "plus tabler sur un commerce libre sans soubresaut de temps en temps", ce qui oblige à "ne pas être trop dépendant de pays qui risquent de faire l'objet de sanctions, de limitations ou de taxations".

Le PDG de Renault se réjouit néanmoins que les Etats-Unis et le Mexique aient trouvé un accord qui "va apporter de la visibilité pendant les 15 ou 20 prochaines années". "Sur les autres sources de tensions, entre les Etats-Unis et la Chine, l'Europe ou même le Japon, nous ne sommes pas vraiment touchés - même si Nissan ou Mitsubishi pourraient l'être, non pas sur le flux des voitures mais sur celui des pièces", précise-t-il.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV

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