PARIS, 27 janvier (Reuters) - Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a suggéré dimanche un plafonnement des indemnités de départ de l'ex-PDG de Renault Carlos Ghosn, incarcéré au Japon pour des malversations financières présumées, en disant qu'il ferait preuve d'une grande "vigilance" à ce sujet.

Le constructeur automobile n'a pas encore finalisé la question des indemnités de son ancien patron, qui a démissionné dans la nuit de mercredi à jeudi.

Le syndicat CGT les estime à 25-28 millions d'euros en plus d'une retraite annuelle de 800.000 euros.

"Personne ne comprendrait que les indemnités de départ de Carlos Ghosn soient exorbitantes", a déclaré Bruno Le Maire sur France Inter. "Nous serons extrêmement vigilants. (...) Je pense que le message que je passe là est parfaitement reçu par ceux qui siègent autour de la table du conseil d'administration."

L'Etat français est le premier actionnaire de Renault avec un peu plus de 15% du capital, suivi par le groupe japonais Nissan, mais ce dernier ne dispose pas de droits de vote.

Le ministre de l'Economie s'est refusé à donner un montant qui lui paraisse acceptable pour ce parachute doré, sujet particulièrement sensible dans le contexte du mouvement social des "Gilets jaunes". Il a toutefois rappelé qu'il avait obtenu une diminution de 30% du salaire du PDG au titre de sa rémunération de 2018.

"De la même manière que j'ai obtenu une diminution du salaire de M. Ghosn de 30%, je serais très vigilant, extrêmement vigilant, sur les indemnités de départ de M. Ghosn", a dit Bruno Le Maire. "Ce que j'ai réussi à obtenir sur le salaire montre que je ne m'en laisserai pas compter par les autres actionnaires de Renault sur ce sujet." (Danielle Rouquié, avec Gilles Guillaume et Bertrand Boucey)

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co Ltd, Renault