La marque au losange a laissé entendre ce mois-ci qu'elle bloquerait l'adoption des réformes de gouvernance de Nissan, secoué par le scandale Carlos Ghosn, si elle n'était pas mieux représentée dans la nouvelle organisation.

La firme japonaise, qui a confirmé lundi avoir reçu une lettre de Renault l'informant de son intention de s'abstenir lors de votes relatifs aux changements de gouvernance qu'elle soumettra à son assemblée générale à la fin du mois, a jugé "hautement regrettable" la position du constructeur français.

"Je dois dire qu'ils mettent en danger l'alliance", a dit la source en parlant de Renault. "Ils doivent faire très attention à ne pas contrarier le peuple et les investisseurs japonais", a-t-elle ajouté.

"Renault a déclaré que l'alliance était importante et irréversible mais ce qu'ils essaient de faire, c'est de briser cette alliance", a poursuivi la source.

La menace brandie par le constructeur français, qui détient 43,4% de Nissan, est une nouvelle preuve de l'aggravation des tensions entre les deux partenaires, dont l'alliance vieille de 20 ans est sous pression depuis l'arrestation en novembre dernier de Carlos Ghosn, ex-président des deux groupes et architecte de cette alliance.

Les liens entre Nissan et Renault ont été une nouvelle fois mis à l'épreuve par le projet, avorté la semaine dernière, de rapprochement entre le constructeur français, dont l'Etat détient 15%, et le groupe italo-américain Fiat Chrysler Automobiles.

(Linda Sieg; Jean Terzian pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nissan Motor Co Ltd, Fiat Chrysler Automobiles