L'inauguration s'est déroulée en présence du PDG du groupe automobile Carlos Ghosn et du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, entourés de nombreux élus locaux.

"Dieppe est bien différent de nos autres sites industriels, la tôlerie et l'assemblage, conçus sur mesure pour ce modèle sport premium, ont leur rythme et leur échelle de production propres", a déclaré Carlos Ghosn, vêtu comme Bruno Le Maire d'une veste bleue siglée du A fléché d'Alpine.

"Ici, en un an, nous produirons autant que ce que nous produisons en quelques jours à Flins ou à Douai pour des véhicules de grande série", a-t-il ajouté.

Plus petite des usines d'assemblage du groupe, fondée en 1969, Dieppe est spécialisée dans les petites séries réclamant un savoir-faire sur mesure. Elle a produit l'an dernier 5.000 versions sportives de la Clio et verra avec Alpine sa capacité plus que doublée car le site pourra assembler 6.000 nouveaux bolides par an.

Le retour d'Alpine, engagé en 2012 par un certain Carlos Tavares, désormais à la tête de PSA, aura permis de créer à Dieppe 151 emplois, portant l'effectif total de l'usine à 392 personnes. Il a représenté un investissement de 36 millions d'euros sur quatre ans.

ENTRE 50.000 ET 60.000 EUROS

L'héritière de la berlinette championne du monde des rallyes en 1973, qui porte le même nom A110, est commercialisée dans un premier temps en série limitée à raison de 1.955 exemplaires - clin d'oeil à la date de naissance de la marque sous l'impulsion du pilote Jean Rédélé - à un prix d'environ 58.000 euros.

Les livraisons commenceront au premier trimestre 2018, majoritairement dans une livrée bleu électrique, Alpine oblige. Une version de série suivra à un tarif débutant entre 50.000 et 55.000 euros.

Bruno Le Maire, qui voit dans le retour de la marque un symbole de la réindustrialisation voulue par le président de la République, en a profité pour défendre l'allègement de la fiscalité sur le capital, le développement de la formation des salariés et le futur projet de loi sur l'intéressement et la participation des salariés dans les entreprises.

"Je viens peut-être d'abord avant tout ici comme un gosse", a-t-il ajouté devant les équipes de Dieppe. "Un gosse qui a rêvé sur Alpine quand il avait dix ou douze ans, un gosse qui a maintenant aussi d'autres gosses (...) et je préfère qu'ils rêvent sur une berlinette française plutôt que sur des voitures étrangères."

Le ministre de l'Economie s'est félicité au passage qu'on trouve du lin normand jusque dans les enceintes de la nouvelle voiture.

Si celle-ci est assemblée en France, et si c'est dans l'Hexagone qu'elle reçoit sa luxueuse finition, l'emboutissage de l'aluminium qui compose intégralement la caisse de la nouvelle Alpine est réalisé en Italie.

Son moteur, un quatre cylindres essence turbo de 1,8 litre implanté en position centrale arrière vient quant à lui de l'usine Renault Samsung Motors de Busan, en Corée du Sud.

"Depuis le modèle d'origine, qui réutilisait des pièces déjà amorties, la culture Alpine est une culture composite", a expliqué Patrick Fournée, porte-parole de l'usine de Dieppe. "L'Alpine d'aujourd'hui ne pouvait se concevoir qu'adossée à un grand groupe, avec la possibilité de choisir des composants déjà disponibles sur étagère."

Le moteur de l'Alpine développe 252 chevaux et pétarade comme toute sportive digne de ce nom. Il sert à propulser une voiture qui affiche sur la balance un poids plume de moins d'1,1 tonne.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume