Selon le projet, chacun des deux groupes pourra nommer un nombre identique d'administrateurs au sein du conseil d'administration de la nouvelle société qui sera présidée par Jean-Dominique Senard, le président de Renault, a ajouté la source.

Toujours selon cette source, l'idée est de parvenir à une intégration plus poussée des deux partenaires d'alliance.

D'après le journal Nikkei, qui a le premier rapporté cette information, les actions ordinaires des deux constructeurs seront transférées à la nouvelle entreprise sur une base équilibrée, ce qui aurait pour effet de diluer la participation de l'Etat français dans Renault à environ 7% à 8% contre 15% actuellement.

La nouvelle entité pourrait aussi avoir un siège social dans un troisième pays, par exemple à Singapour, rapportent le Nikkei et des médias japonais.

Ce projet intervient après que Renault a approché Nissan en vue d'une intégration plus poussée des deux constructeurs mais Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, a refusé d'aborder le sujet avec Jean-Dominique Senard, a fait savoir la source, qui précise que le projet pourrait encore être modifié avant d'être soumis à Nissan.

Le Financial Times a écrit vendredi que Nissan et le gouvernement japonais ont refusé d'engager des discussions en vue d'une fusion avec le constructeur français et que Hiroto Saikawa a refusé de recevoir des banquiers de SMBC Nikko mandatés par Renault pour parvenir à un accord.

 

PRÉVISION ABAISSÉE

"Je n'ai rien à dire sur le jeu. Nous ne sommes pas dans une situation propice pour discuter (de fusion, ndlr), a déclaré vendredi à la presse le directeur général de Nissan.

"Améliorer la performance financière est notre principale priorité", a-t-il ajouté.

Nissan a abaissé mercredi sa prévision de bénéfice annuel à un plus bas de près de dix ans.

Le constructeur automobile nippon s'attend désormais à une chute de 45% de son bénéfice d'exploitation sur l'exercice fiscal en cours clos en mars à 318 milliards de yens (2,53 milliards d'euros) contre une prévision antérieure de 450 milliards de yens en raison de dépenses liées à des extensions de garanties aux Etats-Unis, son principal marché.

Dans un communiqué, Nissan dit que ses ventes ont été affectées dans la foulée de l'arrestation de son ancien président Carlos Ghosn, ce qui a contribué à une baisse des profits, au plus bas depuis l'exercice clos en mars 2010.

L'avenir de l'alliance entre Renault et Nissan, qui détient 15% du constructeur français sans droit de vote, est sous le feu des projecteurs depuis l'arrestation en novembre pour des soupçons de malversations financières de Carlos Ghosn, architecte du rapprochement des deux constructeurs.

Pour Jean-Dominique Senard, le patron de Renault, la priorité est de renouer les fils du dialogue entre les deux partenaires et de réfléchir à l'évolution future de leur alliance.

 

(Maki Shiraki, Matthieu Protard pour la version française, édité par Julie Carriat)

Valeurs citées dans l'article : Renault, Nikkei 225, Nissan Motor Co Ltd