Le nouveau président de la marque au losange, qui a pris ses fonctions le mois dernier à la suite de la démission de Carlos Ghosn, arrêté au Japon depuis le 19 novembre pour des soupçons de malversations financières, se rendra notamment au siège de Nissan à Yokohama pour rencontrer les dirigeants de Nissan et mieux connaître son partenaire.

"Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, a hâte de faire découvrir à Senard les activités de Nissan et de l'alliance afin d'optimiser leur travail ensemble", déclare Nissan dans un communiqué.

Hiroto Saikawa avait dit auparavant à la presse japonaise qu'il était désireux d'apaiser les relations entre Nissan et Renault, l'alliance ayant été fragilisée par l'affaire Ghosn.

"Tout d'abord, nous devons restaurer la confiance et stabiliser la relation", a-t-il déclaré, cité par le quotidien Nikkei. "Nous voulons l'informer davantage sur l'équipe (de direction) de Nissan."

Selon l'agence de presse de Kyodo News, Jean-Dominique Senard effectuera une visite de deux jours au Japon à compter du 14 février.

PAS DE CHANGEMENT DANS LA STRUCTURE CAPITALISTIQUE

Les spéculations sur le changement de la structure capitalistique de l'alliance Renault-Nissan sont légion depuis l'arrestation de Carlos Ghosn, qui avait commencé à étudier les moyens de rendre cette alliance "irréversible" avant son arrestation.

Mais Hiroto Saikawa a déclaré que ce n'était pas le moment de discuter de la structure idéale de l'alliance, tout en assurant vouloir travailler en étroite collaboration avec Jean-Dominique Senard, qui siégera probablement au conseil d'administration de Nissan.

Renault détient 43,4% du capital de Nissan, qui a son tour une participation de 15% dans la marque au losange mais sans droit de vote. Le gouvernement français détient une participation de 15% dans Renault.

Selon l'agence de presse Jiji, le ministre japonais de l'Industrie Hiroshige Seko a déclaré qu'il "n'y a absolument aucune vérité" dans les informations de presse selon lesquelles le gouvernement français a dit à ses homologues japonais que Renault pourrait réduire sa participation de 43,4% dans Nissan.

Bercy avait déjà opposé jeudi dernier un "démenti catégorique" aux informations de la presse japonaise selon lesquelles Paris aurait informé Tokyo d'une telle intention.

Jean-Dominique Senard a confirmé lundi qu'il se rendrait bientôt au Japon, précisant qu'il partirait en milieu de semaine pour quelques jours. Reuters avait fait état la semaine dernière de ce projet de voyage.

"J'ai une longue mission qui m'est destinée de rétablissement de confiance, de transparence, de loyauté", a-t-il dit à des journalistes en marge de sa dernière présentation des résultats annuels de Michelin, dont il cédera la présidence en mai prochain.

"L'avenir de l'alliance est quelque chose de fondamental pour le groupe Renault et le groupe Nissan (...) et pour nos deux pays", a ajouté Jean-Dominique Senard. "J'y vais avec beaucoup de détermination et je dois dire que les signaux qui sont revenus du Japon depuis ma nomination ont été extrêmement encourageants."

(Naomi Tajitsu; Gilles Guillaume et Claude Chendjou, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Michelin, Renault, Nikkei 225, Nissan Motor Co Ltd