"Les gens ont changé, la gouvernance a changé, pourquoi refaire systématiquement pareil", a dit une des sources. "Nous n'avons pas tranché définitivement."

La dernière communication sur les synergies, basée sur un indicateur vérifié par le contrôle de gestion de chaque entreprise, remonte à juin 2018. Depuis, la disgrâce de Carlos Ghosn, l'homme fort de l'alliance, à l'automne dernier a ébranlé le partenariat franco-japonais et conduit à une refonte de la structure de tête de Renault-Nissan-Mitsubishi.

L'alliance a tenu jeudi une nouvelle réunion de son conseil mis en place par Jean-Dominique Senard, qui a succédé à Carlos Ghosn à la présidence de Renault. Organisée en France, au Technocentre de Renault, elle a abordé de nombreux sujets opérationnels - douze points étaient à l'ordre du jour - pendant plus de cinq heures, a souligné une des sources.

Les synergies entre Renault, Nissan - et à partir de 2017 Mitsubishi - n'ont cessé de croître chaque année avec la multiplication des productions croisées et l'intensification des achats et des programmes communs.

De moins de 1,8 milliard d'euros en 2010 et en 2011, elles sont passées à 2,7 milliards en 2012, 2,9 milliards en 2013, 3,8 milliards en 2014, 4,3 milliards en 2015, cinq milliards en 2016 et 5,7 milliards d'euros en 2017.

Selon les dernières prévisions de l'alliance, qui n'ont pas été réactualisées depuis l'an dernier, les nouvelles synergies annuelles - réductions de coûts, dépenses évitées et gains de chiffre d'affaires - étaient parties pour se tasser légèrement en 2018, à au moins 5,5 milliards d'euros, avant de réaccélérer fortement pour atteindre un objectif de plus de dix milliards d'euros à l'horizon 2022-2023.

(Gilles Guillaume, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Renault, MITSUBISHI MOTORS CORPORATION, Nissan Motor Co Ltd