PARIS (Reuters) - La France s'oppose en l'état aux propositions sur la prochaine norme antipollution européenne (Euro 7) pour l'automobile, jugée trop drastique pour inciter les constructeurs à améliorer encore les moteurs thermiques, déclare Bruno Le Maire dans une interview au Figaro parue mardi.

"Des négociations sont en cours sur la prochaine norme Euro 7. Soyons clairs: à ce stade, cette norme ne nous convient pas. Certaines propositions qui circulent sont excessives. Nos constructeurs ne pourront pas suivre", prévient le ministre de l'Economie et des Finances dans cet entretien croisé avec le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares.

Selon ce dernier, "la norme Euro 7 va au-delà des simples règles de la physique!"

"Elle rendrait tout simplement impossible la poursuite de la fabrication de voitures thermiques. Il faut donc rétablir un dialogue constructif et respectueux", poursuit Carlos Tavares.

"Le temps où bon nombre de règles européennes ont été élaborées sans échange avec l'industrie - qui a ainsi payé le prix du problème qu'a posé un seul de nos concurrents - est je l'espère révolu", ajoute-t-il par allusion à Volkswagen et au scandale du dieselgate de 2015.

L'Europe durcit régulièrement les normes d'émission de CO2 et de polluants des véhicules.

La prochaine norme limitant les émissions d'oxydes d'azote et de monoxyde de carbone, Euro 7, doit entrer en vigueur en 2025. En renchérissant encore le coût de la dépollution, elle est susceptible d'accélérer la baisse des motorisations thermiques et profiter par ricochet aux voitures électriques.

L'Association allemande des constructeurs (VDA) a déjà estimé que cette nouvelle norme allait trop loin.

(Gilles Guillaume, Jean-Stéphane Brosse)