par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari
PARIS/MILAN, 16 janvier (Reuters) - PSA et Fiat
Chrysler vont conclure samedi un processus de fusion
annoncé il y a un peu plus d'un an avec la naissance officielle
de Stellantis, quatrième groupe automobile mondial dont la santé
financière l'aidera à faire face au défi de l'électrification et
à ses grands concurrents du peloton de tête, Toyota et
Volkswagen.
Les deux groupes ont réussi à finaliser en moins de temps
que prévu leur mariage à 52 milliards de dollars (environ 43
milliards d'euros) dévoilé en octobre 2019, et ce bien que la
crise du coronavirus ait fait dérailler l'économie mondiale en
2020.
L'action du nouveau Stellantis, qui sera dirigé par l'actuel
président du directoire de PSA Carlos Tavares, fera ses débuts à
la Bourse de Paris et de Milan lundi, puis sur la place
new-yorkaise le lendemain.
Les analystes et les investisseurs attendent maintenant de
connaître le détail de la stratégie de Carlos Tavares pour
transformer le nouveau groupe et s'attaquer à ses principaux
défis - doublons nombreux, capacités de production excédentaires
et ventes en berne en Chine.
Stellantis doit permettre de délivrer plus de cinq milliards
d'euros de synergies sans fermeture d'usine, et les observateurs
sont impatients de connaître précisément la manière dont le
groupe va mener à bien ses réductions de coûts.
Carlos Tavares a prouvé son savoir-faire en la matière en
contribuant au redressement rapide de PSA et en réussissant en
seulement deux ans l'intégration et la relance d'Opel-Vauxhall.
Sa réussite est même brandie comme exemple par le nouveau
directeur général de Renault, Luca de Meo.
Marco Santino, analyste chez Oliver Wymann, s'attend à ce
que le directeur général de Stellantis lève rapidement le voile
sur son plan d'action, mais sans trop le divulguer la première
année.
"Il a prouvé que c'était un dirigeant préférant l'action aux
mots, mais je ne pense pas qu'il fera des déclarations
tonitruantes ou qu'il lancera des objectifs trop ambitieux",
dit-il. "Ce sera un processus par étape, afin de permettre au
marché d'apprécier au mieux chaque décision, l'une après
l'autre."
(Avec Nick Carey à Londres, édité par Jean-Michel Bélot)