PARIS/LONDRES (Reuters) - PSA s'attend à d'autres mouvements de consolidation entre constructeurs automobiles s'ils veulent continuer à financer les importants investissements requis par l'électrification des voitures, a dit lundi le président du directoire du groupe automobile français au cours de la téléconférence Reuters Automotive Summit.

"Seuls les plus agiles, dans un esprit darwinien, survivront", a déclaré Carlos Tavares.

PSA est lui-même engagé dans un projet de fusion avec le groupe italo-américain FCA, qu'il compte toujours finaliser au premier trimestre 2021.

"Jusqu'ici tout va bien", a déclaré Carlos Tavares, estimant que les étapes les plus difficiles avant la conclusion du rapprochement avaient été franchies.

Le groupe né de la fusion, "Stellantis", deviendra le quatrième constructeur automobile mondial. Il devra notamment définir une nouvelle stratégie en Chine, premier marché mondial où PSA a essuyé plusieurs revers.

L'industrie automobile se prépare à une décennie de profonde mutation avec la disparition programmée du diesel, la montée en puissance des véhicules hybrides et électriques et l'interdiction à terme des moteurs thermiques dans certaines villes et dans certains pays.

"Certains des constructeurs ne pourront pas éviter de payer des amendes européennes (sur les émissions de CO2)", a dit le président du directoire de PSA. "Ce ne sera pas notre cas, nous sommes bien en avance sur nos objectifs."

Le groupe, qui prévoit de proposer d'ici 2025 une version électrique ou hybride pour chaque véhicule de sa gamme, limite d'ores et déjà ses investissements dans les motorisations thermiques.

Pour les moteurs qui restent, PSA décidera "très bientôt jusqu'à quel niveau d'émissions aller", a ajouté Carlos Tavares.

(Gilles Guillaume et Nick Carey, édité par Henri-Pierre André et Jean-Michel Bélot)

par Gilles Guillaume et Nick Carey