Le site d'information économique Business Insider, citant des sources au sein de la compagnie aérienne, avait rapporté auparavant qu'un accord serait scellé dans la journée.

Sollicités, Lufthansa et le ministère allemand de l'Economie n'ont fait aucun commentaire dans l'immédiat. Une source gouvernementale a indiqué que les discussions se poursuivaient.

D'autres sources proches des négociations ont précisé que la chancelière allemande, Angela Merkel, pourrait s'entretenir ce mardi avec le président du directoire de Lufthansa, Carsten Spohr, sans pour autant viser la conclusion d'un accord.

A la Bourse de Francfort, l'action Lufthansa, en hausse de plus de 12% en début de matinée en réaction à un espoir d'accord imminent, s'est un temps retournée mais s'affichait vers 11h00 GMT en hausse de 2,65%.

Selon Business Insider, en échange de cette aide, l'accord prévoit d'octroyer aux pouvoirs publics une minorité de blocage et un ou deux sièges au conseil de surveillance de la compagnie.

L'influence de l'Etat dans la gestion d'une entreprise privée est un sujet délicat en Allemagne, surtout pour le parti conservateur au pouvoir.

Carsten Spohr, cité par l'hebdomadaire allemand Die Zeit, a du reste déclaré qu'il serait difficile de diriger Lufthansa si les Etats avaient une trop grande influence dans le groupe.

Si Berlin avait une influence trop importante sur les activités du groupe, les gouvernements autrichien, suisse et belge, voire ceux des Länder de Bavière et de Hesse pourraient lui emboîter le pas, a-t-il ajouté.

Lufthansa possède des filiales en Autriche (Austrian Airlines), en Belgique (Brussels Airlines) et en Suisse (Swiss International Air Lines). Les deux principaux hubs du groupe en Allemagne sont situés Francfort et Munich, dans les Länder de Hesse et de Bavière.

LA PROCÉDURE DE PROTECTION COMME ALTERNATIVE

Selon une autre source distincte, Lufthansa voit toujours par ailleurs dans la procédure de protection contre ses créanciers une alternative à un plan de sauvetage qui amputerait ses capacités à rester concurrentiel.

A l'image d'autres compagnies aériennes, Lufthansa - premier groupe européen de transport aérien - est quasiment à l'arrêt en raison de l'épidémie de coronavirus qui, selon Carsten Spohr, fait perdre un million d'euros "par heure" au groupe.

D'après Business Insider, les négociateurs du gouvernement et de la compagnie aérienne se sont mis d'accord lundi sur les principaux points du plan de soutien; Carsten Spohr n'a pas formellement pris part aux discussions.

Le gouvernement allemand a affiché lundi sa détermination à faire en sorte que la compagnie aérienne, touchée de plein fouet par l'épidémie de coronavirus, reste compétitive mais a prévenu qu'il ne prendrait de décision sur une éventuelle aide qu'une fois que tous les faits auront été mis sur la table.

La semaine dernière, Reuters rapportait que Lufthansa espérait finaliser un plan de sauvetage susceptible d'atteindre les 10 milliards d'euros.

(Michelle Martin et Thomas Seythal, Christian Kraemer, Ilona Wissenbach, Andreas Rinke; version française Henri-Pierre André et Claude Chendjou, édité par Jean-Philippe Lefief)