Danone cède 0,42% à 57 euros. L'annonce d'une scission des fonctions de PDG et la recherche d'un nouveau directeur général semblent laisser sceptiques les investisseurs. Estiment-ils que ces décisions, prises sous la pression de deux fonds activistes, sont trop timorées ? Agacés de l'incapacité du PDG depuis 2004, Emmanuel Faber, à reproduire les performances des concurrents de Danone, Artisan (environ 3% du capital) et Bluebell (moins d1'%), exigeaient la dissociation des postes de président et directeur général ainsi que le départ pur et simple du patron.

Or, Emmanuel Faber a été dépossédé de la direction exécutive, mais conserve la présidence. En outre, les fonds réclamaient des changements radicaux au sein du conseil et de la stratégie. Là encore, ils n'ont pas été entendus.

Le conseil d’administration a certes décidé de nommer Gilles Schnepp vice-président et apprécié des fonds, mais il a placé au même poste Cécile Cabanis, l'ancienne directrice financière d'Emmanuel Faber. De plus, il a confié avec effet immédiat les responsabilités d'administrateur référent et de président du comité de gouvernance à Jean-Michel Severino, un proche de l'actuel PDG, selon la presse.

Enfin, le conseil d'administration a confirmé, à l'unanimité, la poursuite du plan plan de réorganisation mondiale – Local First –, lancé par Emmanuel Faber et prévoyant jusqu'à 2 000 suppressions de postes parmi ses manageurs.

Ce matin, les analystes sont dubitatifs. Jefferies espère que ces changements seront favorablement perçus. Ils répondent en effet aux récentes interrogations du fonds Artisan et d'autres.

Cependant ajoute le bureau d'études, la présence d'Emmanuel Faber à la présidence aux côtés de l'ancienne directrice financière, Cécile Cabanis, comme vice-président, risque de limiter les marges de manœuvres du nouveau directeur général. Tout dépendra de la personne qui décroche le poste, souligne l'analyste.

UBS observe pour sa part que groupe a clairement pris en compte les récentes critiques des investisseurs et actionnaires. Le broker cependant n'est pas certain que cela suffise à alléger significativement les pressions qui s'exercent sur Danone depuis quelques semaines.

La banque suisse note que le futur directeur général, sera focalisé, au moins la première année, sur l'exécution du plan Local First, plan conçu par Emmanuel Faber, sous la supervision du même Emmanuel Faber. Ce fonctionnement suggère une transition très progressive et plus douce que celle réclamée par certains actionnaires, qui exigent des changements drastiques de stratégie et de direction, souligne le courtier.

Comme les investisseurs ce matin, les fonds pourraient voir dans ces annonces le verre à moitié vide. Ils n'ont pas encore réagi publiquement. Affaire à suivre.