Veolia a dévoilé des résultats trimestriels solides et des perspectives encourageantes. Claude Laruelle, directeur financier du numéro un mondial du spécialiste de l'environnement a accepté de commenter les principaux points de cette publication.

1) Quels ont été les moteurs de la croissance au premier trimestre ?

L'accélération de notre activité a été principalement soutenue par deux branches, l'énergie et les déchets. Les activités d'énergie sont celles qui ont le mieux performé, notamment grâce à l'intégration de nouveaux actifs énergétiques à Budapest et à Prague et la hausse de prix.

Dans les déchets, le rebond, de 3,4% est significatif et s'explique intégralement par notre discipline en matière de prix. En effet, les volumes, eux, se sont repliés de 0,9% et sont compensés en partie par les prix de revente des matières recyclées et de nos services à +1,7% Le segment déchets dangereux a tiré son épingle du jeu, notamment en Chine où nous avons enregistré une croissance de plus de 100 % par rapport au premier trimestre 2020.

2) Etes-vous confiant pour le reste de l'année ?

Au premier trimestre, nous faisons mieux que 2020, et même que 2019. Nous sommes donc très confiants. Toutes nos activités sont rentables, nos fondamentaux sont robustes et certaines activités, comme les déchets, l'énergie et l'eau industrielle, offrent des perspectives solides alors que la reprise mondiale s'accélère.

3) Pouvez-vous nous rappeler le plan de financement de Suez, acquis pour 13 milliards d'euros ?

Nous avons déjà financé les quelque 30% acquis auprès d'Engie, soit environ 3,4 milliards d'euros, avec 2 milliards de dette hybride et 1,4 milliard de dette obligataire.

Pour la deuxième étape, soit 9,5 milliards à financer, nous utiliserons les fonds récupérés de la cession du nouveau Suez à laquelle nous ajouterons une augmentation de capital entre 2 et 2,5 milliards d'euros et un peu de dette hybride. Mais il est encore trop tôt pour déterminer un montant plus précis puisque ce dernier dépend de ce que nous tirerons de la vente du "nouveau Suez".

En tout état de cause, nous structurerons le financement de Suez dans l'intérêt premier de nos actionnaires, qui nous ont fait confiance tout au long de l'opération. L'impact dilutif sera limité au minimum. A cet égard, je confirme que nous retrouvons dès cette année notre politique de distribution de dividende pré-crise, soit un retour de 70% à 75% du résultat net courant, dès cette année.

Propos recueillis par Pierre-Jean Lepagnot