Luca de Meo, un Italien de 52 ans, prendra ses fonctions le 1er juillet, tout comme Clotilde Delbos qui l'épaulera en tant que directrice générale ajointe pour garantir la continuité à la tête du groupe.

Directrice financière de Renault et également pressentie pour le poste de DG, Clotilde Delbos assure depuis quatre mois la direction générale par intérim.

"Je me réjouis de cette nouvelle gouvernance qui marque une étape décisive pour le groupe et pour l'alliance", a déclaré Jean-Dominique Senard, président de Renault, cité dans un communiqué.

"Ensemble, avec le soutien d'un comité exécutif renouvelé et renforcé, ils formeront une équipe de grande qualité (...) à la hauteur des ambitions de Renault", a-t-il ajouté.

Ce renouvellement du comité exécutif (CEG) a commencé dès mardi soir avec l'annonce de la promotion de Denis Le Vot au poste de directeur commercial, alors qu'il dirigeait jusqu'ici les véhicules utilitaires Renault au sein du comité de direction.

Il remplace immédiatement Olivier Murguet, l'un des deux directeurs généraux adjoints qui accompagnaient Clotilde Delbos depuis octobre et qui "a décidé de quitter l'entreprise afin de poursuivre des projets personnels", a dit Renault dans un communiqué.

Il y a seulement une dizaine de jours, Olivier Murguet présentait encore à la presse les résultats commerciaux du groupe Renault pour 2019.

RELANCER RENAULT ET L'ALLIANCE

Le constructeur était à la recherche d'un nouveau directeur général depuis l'éviction de Thierry Bolloré en octobre dernier. Il va maintenant tenter de tourner la page sur une année 2019 marquée par la disgrâce de son ancien PDG Carlos Ghosn et par une dégradation des ventes.

Luca de Meo ne prendra ses nouvelles fonctions que dans cinq mois. Plusieurs sources proches du dossier ont dit à Reuters que ce spécialiste de l'automobile, artisan de la relance de Seat et qui a commencé sa carrière chez Renault, avait rencontré des difficultés au sujet de la clause de non-concurrence de son contrat avec Volkswagen, maison mère de Seat.

"Avec cette nomination et celle d'une nouvelle équipe dirigeante chez Nissan en fin d'année dernière, ainsi que l'annonce prochaine de nouveaux projets industrielles entre Renault, Nissan et Mitsusbishi, l'alliance est désormais relancée", a réagi Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, dans un message transmis à Reuters.

Principal actionnaire de Renault, l'Etat français avait donné un feu vert tacite à la nomination de Luca de Meo.

Le conseil opérationnel de l'alliance devrait lever le voile jeudi sur de nouveaux projets communs pour tenter de repartir de l'avant. Renault a présenté 2020 comme une année quitte-ou-double pour le partenariat franco-japonais, ébranlé fin 2018 par la chute de Carlos Ghosn et par une dégradation de la performance financière de ses deux principaux membres.

(Edité par Jean-Michel Bélot et Jean-Stéphane Brosse)

par Gilles Guillaume