L'Oréal bondit de près de 2% à 212 euros après avoir atteint plus tôt dans la journée un record à 214,10 euros. Le premier groupe mondial de cosmétique profite du regain d'optimisme des investisseurs, mais pas seulement. Le champion français est également soutenu par le retour de la spéculation concernant la participation de 23% que Nestlé détient à son capital. Dans un entretien au Financial Times, Paul Bulcke, le président de Nestlé, a réveillé ce véritable serpent de mer.

Pour la première fois depuis la fin du pacte d'actionnaires unissant les deux multinationales, en mars dernier, le dirigeant a reconnu que la vente de cette participation était un sujet sur la table du conseil.

Une déclaration qui a été sans nul doute bien accueillie par l'activiste américain Daniel Loeb, patron du fonds Third Point, détenteur de 1,25% du capital de Nestlé, et qui fait pression pour une telle transaction.

Daniel Loeb reproche au géant suisse de n'avoir jamais su "bâtir une stratégie de long terme liée à cet investissement".

Surtout, l'opération est alléchante. La valorisation de L'Oréal est aujourd'hui de 118,5 milliards d'euros. En vendant ses actions, Nestlé disposerait d'environ 26,9 milliards, qui pourraient potentiellement être alloués ailleurs afin de dégager une meilleure rentabilité et de mieux rémunérer les actionnaires.

Le deal est d'autant plus simple à mettre en oeuvre que, de son côté, L'Oréal rappelle régulièrement être acheteur. Jean-Paul Agon, PDG de L'Oréal, a en effet de nombreuses fois rappelé qu'il disposait des ressources nécessaires et qu'au pire, "des grandes banques seraient ravies de nous prêter de l'argent". On le croit sans peine.


Valeurs citées dans l'article : L'Oréal, Nestlé