ESTORIL, Portugal, 6 mars (Reuters) - Le consortium de constructeurs automobiles allemands qui contrôlent le spécialiste de la navigation numérique HERE est en discussions avec plusieurs partenaires potentiels, a déclaré à Reuters le président du directoire de Daimler, Dieter Zetsche.

Mercedes-Benz, BMW et Audi se sont alliés l'an dernier pour racheter HERE au finlandais Nokia pour 2,5 milliards d'euros, une acquisition qui doit notamment servir leurs projets dans le domaine de la voiture autonome.

L'opération a été bouclée en décembre et les trois constructeurs ont entamé depuis des négociations avec de nouveaux membres potentiels du consortium, a expliqué Dieter Zetsche lors d'un entretien sous embargo jusqu'à dimanche.

"Si certaines entreprises lèvent déjà la main, ce sera rapide et satisfaisant. Je ne pense pas qu'il faille longtemps avant qu'une première entreprise s'engage de manière ferme à nous rejoindre", a-t-il dit à l'occasion d'un événement organisé par Mercedes au Portugal.

HERE a besoin de nouveaux investissements pour développer un outil de navigation utilisable par des véhicules autonomes. L'entrée de nouveaux constructeurs au tour de table permettrait donc de répartir ces coûts entre un nombre plus important d'investisseurs tout en améliorant les volumes de données engrangés en matière de trafic.

Ces derniers jours, l'alliance Renault-Nissan et l'équipementier allemand Continental ont déclaré envisager de prendre une participation dans HERE.

Dieter Zetsche a expliqué que les discussions avec des tiers n'avaient débuté que ces deux derniers mois car le consortium souhaitait attendre la finalisation du rachat à Nokia, plus simple à boucler avec trois actionnaires.

"L'intérêt ne sera pas seulement limité à Renault-Nissan et Continental", a-t-il précisé.

Il a également expliqué que Daimler entendait de faire de HERE le pôle de production des cartes numériques interactives incluant des données en temps réel sur le trafic collectées par des capteurs installés sur des véhicules Mercedes, BMW ou Audi.

"Il est clair que nous voulons développer cette plate-forme de manière offensive, nous nous assurerons les moyens pour y parvenir", a dit Dieter Zetsche.

(Ilona Wissenbach; Marc Angrand pour le service français)